Chaque année, la pollution de l’air est responsable de sept millions de morts dans le monde. Un véritable fléau. D’autant que produite en un endroit de la planète, cette pollution se disperse partout autour du globe. Sauf en un endroit, notent aujourd’hui des chercheurs. Quelque part au-dessus de l’océan Austral, au sud des 40° de latitude.
au sommaire
Selon les chiffres de l'Organisation mondiale de la santéOrganisation mondiale de la santé (OMS), la ville de Sinclair, dans le Wyoming (États-Unis), est l'une des villes où l'on respire l'air le plus propre au monde. Mais des chercheurs de l’université de l’État du Colorado ont aujourd'hui trouvé mieux. Une région dans laquelle l'atmosphère ne contient aucune trace d'activité humaine. Presque incroyable tant les processus climatiques complexes à l'œuvre sur notre Terre relient chaque région du monde aux autres.
Les chercheurs ont en effet étudié les bioaérosols -- comprenez, les micro-organismesmicro-organismes en suspension -- présents dans la basse atmosphère, juste au-dessus de l'océan Austral, entre environ 43 et 66,5° de latitude sud. Des aérosols qui peuvent être transportés par les vents sur des milliers de kilomètres. Résultat : la grande majorité des bactériesbactéries prélevées là sont marines -- émises par les embruns venant de l'ouest -- et leur diversité dépend de la latitude et de la température, mais pas d'autres variables météorologiques.
Une région isolée au-dessus de l’océan Austral
Sur la base de ces observations, les chercheurs estiment, dans un communiqué, que « les aérosols contrôlant les propriétés des nuagesnuages au-dessus de l'océan Austral sont fortement liés aux processus biologiques de l'océan et que l'AntarctiqueAntarctique semble être isolé de la dispersion vers le sud des micro-organismes et des dépôts de nutrimentsnutriments des continents du sud. Dans l'ensemble, cela suggère que la couche d'atmosphère juste au-dessus de l'océan Austral est l'un des rares endroits sur Terre qui n'a pas été touché par les activités anthropiques ».
Ces travaux devront être complétés par d'autres, s'étendant sur une plage de longitudeslongitudes plus large. Mais ils concluent d'ores et déjà tout l'inverse de ce qui a pu être observé dans les régions subtropicales ou dans l'hémisphère nord. Des études précédentes ont en effet montré que dans ces régions, c'est le transport de micro-organismes depuis les continents qui contrôle les communautés de bioaérosols.