Le poisson serpent du Nord, une espèce invasive redoutable, menace les écosystèmes aquatiques en Europe et aux États-Unis. Doté de capacités hors du commun, ce prédateur vorace inquiète les autorités environnementales. Comment ce poisson asiatique s'est-il propagé et quels sont les risques pour la biodiversité locale ?


au sommaire


    L'invasion silencieuse du poisson serpent du Nord (Channa argus) préoccupe de plus en plus les scientifiques et les autorités environnementales en Europe et aux États-Unis. Cette espèce originaire d'Asie, capable de survivre hors de l'eau et de se reproduire rapidement, représente une menace sérieuse pour la faune aquatique locale. Son apparition dans de nouveaux habitats soulève des questions cruciales sur la préservation des écosystèmes et la gestion des espèces exotiquesexotiques envahissantes.

    Voir aussi

    Méditerranée : les vers de feu menacent baigneurs et biodiversité

    Un super-prédateur aux capacités étonnantes

    Le poisson serpent du Nord se distingue par ses caractéristiques physiologiques exceptionnelles. Contrairement à la majorité des poissons, il possède la faculté de respirer hors de l'eau, grâce à des organes respiratoires spécialisés. Cette adaptation lui permet de :

    • survivre dans des eaux peu oxygénées ;
    • se déplacer sur la terre ferme pendant plusieurs jours ;
    • coloniser de nouveaux habitats par voie terrestre.

    Sa morphologiemorphologie impressionnante en fait un redoutable prédateur. Pouvant atteindre près d'un mètre de long et peser jusqu'à cinq kilos, le Channa argus est doté d'une large bouche garnie de dents acérées, semblables à celles du brochetbrochet. Cette dentition lui permet de s'attaquer à une grande variété de proies, menaçant ainsi l'équilibre des écosystèmes locaux.

      Ce poisson à tête de serpent, qui respire sur terre, menace la biodiversité. Il peut mesurer 1 mètre de long, peser 5 kilos et sa mâchoire est dotée de dents acérées. © Canva pro / Monsterfishkeepers.com
      Ce poisson à tête de serpent, qui respire sur terre, menace la biodiversité. Il peut mesurer 1 mètre de long, peser 5 kilos et sa mâchoire est dotée de dents acérées. © Canva pro / Monsterfishkeepers.com

    Une reproduction intensive et une propagation inquiétante

    L'un des aspects les plus préoccupants du poisson serpent réside dans sa capacité de reproduction exceptionnelle. Les femelles peuvent pondre jusqu'à cinq fois par an, libérant à chaque fois environ 50 000 œufs. Cette féconditéfécondité hors norme explique en partie la rapiditérapidité avec laquelle l'espèce peut coloniser de nouveaux territoires.

    La propagation du Channa argus est principalement due à l'intervention humaine. L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICNUICN) confirme que l'espèce a été largement introduite en dehors de son aire de répartitionaire de répartition d'origine. Les principales causes de cette dispersion sont :

    1. le commerce d'aquariophilie ;
    2. les relâchements intentionnels ou accidentels ;
    3. l'utilisation comme source de nourriture dans certaines cultures.

    Face à cette menace, l'Union européenne a inscrit le poisson serpent du Nord sur sa liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes, soulignant l'urgence d'agir pour prévenir sa propagation.

    Impact sur les écosystèmes locaux et mesures de contrôle

    L'introduction du poisson serpent dans de nouveaux habitats peut avoir des conséquences dévastatrices sur la biodiversitébiodiversité locale. En l'absence de prédateurs naturels, cette espèce invasiveespèce invasive peut rapidement dominer son environnement, entraînant :

    Conséquences

    Impact sur l'écosystème

    Prédation intensive

    Diminution des populations d'espèces natives

    Compétition pour les ressources

    Perturbation des chaînes alimentaireschaînes alimentaires

    Modification de l'habitat

    Altération des équilibres écologiques

    Aux États-Unis, le département de la Conservation du Missouri a récemment confirmé la présence d'un quatrième spécimen dans l'État, illustrant la progression de l'espèce. Les autorités environnementales mettent en place des stratégies de surveillance et de contrôle pour limiter la propagation du poisson serpent, notamment :

    • la sensibilisation du public et des pêcheurs ;
    • l'interdiction de transport et de possession de l'espèce ;
    • des campagnes d'éradication ciblées.

    La lutte contre le poisson serpent du Nord représente un défi majeur pour la préservation des écosystèmes aquatiques en Europe et aux États-Unis. La coopération internationale et la vigilance des citoyens seront cruciales pour contenir cette menace invasive et protéger la biodiversité locale.