En utilisant le laser, des chercheurs ont revisité les fossiles d’un petit dinosaure volant, Anchiornis, étudiant de près les os de ses pattes et de ses ailes mais aussi des tissus mous. Conclusion : cet animal ressemblait beaucoup plus aux oiseaux que ce que l’on pensait. La reconstitution proposée serait la meilleure du moment pour un dinosaure.

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    Il vivait au Jurassique, il y a 160 millions d'années, courait sur deux pattes et son corps d'une trentaine de centimètres de hauteur était couvert de plumes noires et blanches, tandis que sa tête arborait une houppe rouge. Découvert en 2009 en Chine, Anchiornis -- « presque un oiseau » -- est devenu aux yeuxyeux des paléontologuespaléontologues un lien entre les dinosaures aviensaviens plus anciens et nos oiseaux actuels. Volait-il ? Quel cousinage avait-il avec les autres théropodes (comme le célèbre TT. Rex) et avec les futurs oiseaux ? Malgré les 200 spécimens retrouvés, ces questions ne sont pas encore tranchées.

    Sur neuf de ces fossiles, Michael Pittman, de l'université de Hong Kong, et son équipe ont utilisé une technique de fluorescence induite par laserlaser qui permet une analyse fine des structures, provenant d'os mais aussi, surtout, de tissus mous. Ces chercheurs ont appuyé leur étude sur une comparaison systématique avec les oiseaux actuels. Résultats : les ressemblances sont plus nombreuses et plus importantes que ce que l'on pensait.

    La fluorescence induite par laser donne une image détaillée d’une aile d’<em>Anchiornis</em> montrant des traces de tissus mous. Les chercheurs y voient un « propatagium » (indiqué par la flèche) qui correspondrait au patagium (un voile cutané et musculaire) des oiseaux actuels. © Wang XL, Pittman M. <em>et al.</em>, 2017

    La fluorescence induite par laser donne une image détaillée d’une aile d’Anchiornis montrant des traces de tissus mous. Les chercheurs y voient un « propatagium » (indiqué par la flèche) qui correspondrait au patagium (un voile cutané et musculaire) des oiseaux actuels. © Wang XL, Pittman M. et al., 2017

    Les ailes d’Anchiornis étaient celles d’un oiseau

    L'analyse au laser montre clairement, par exemple, la présence d'un « patagium » de petite taille. Ce voile cutanécutané forme le bord d'attaque de l'aile des oiseaux actuels, entre le corps proprement dit et la première articulationarticulation. Autrement dit entre l'épaule et l'avant-bras. Les ptérosaures, des reptilesreptiles volants disparus, et les actuelles chauves-sourischauves-souris possèdent aussi de tels patagia. Une autre ressemblance au niveau de la patte, est celle du tibiatibia avec le « pilon » du poulet.

    Anchiornis pouvait-il pour autant voler ou au moins planer ? L'étude de Michael Pittman ne permet pas de l'affirmer. Mais elle montre que l'histoire des oiseaux et de leurs capacités à voler commence au moins à 160 millions d'années avant le présent. Elle démontre aussi, au passage, l'intérêt de cette nouvelle technique à fluorescence induite par laser pour étudier les minuscules restes de tissus mous qui subsistent dans des fossiles très anciens.