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Jurassic Park a certainement fait beaucoup pour populariser l'existence de fossiles dans de l'ambre datant de plusieurs dizaines de millions d'années. Il en existe plusieurs gisements de par le monde, mais les plus connus sont sans doute ceux que l'on peut trouver en République dominicaine et sur les berges de la mer Baltique.
Malheureusement, même en employant les techniques de séquençageséquençage génétiquegénétique moderne et celle du Big Data, il est impossible de faire revivre les dinosaures, comme dans le film de Steven Spielberg, à partir d'échantillons de sang de ces animaux trouvés dans des moustiques piégés dans de l'ambre. L'ADN est particulièrement fragile et nous savons qu'il ne peut en rester dans cette oléorésine fossile sécrétée par des conifères dont certains échantillons datent au moins du Crétacé.
Des restes d’une douzaine de petits lézards, notamment de geckos et d’un caméléon sont présents sur cette image. Ils datent du milieu du Crétacé. © Kristen Grace, Florida Museum of Natural History
Un caméléon âgé de 99 millions d’années
Mais l'ambre reste néanmoins un spectaculaire agent de conservation pour étudier des restes d'êtres vivants de petite taille, généralement des insectesinsectes, mais aussi des plantes. Un article publié dans Science Advances par des chercheurs états-uniens et allemands le montre bien. Ils annoncent la découverte d'une douzaine de spécimens de lézards dans de l'ambre fossilisé trouvé en Birmanie. Ils ont en particulier identifié trois geckosgeckos, mais surtout un reste de caméléon qui apparaît comme le plus vieux à ce jour puisque les datations donnent le chiffre de 99 millions d'années. C'est un record spectaculaire car le précédent caméléon fossilisé était plus jeune de 78 millions d'années.
Ces restes fossilisés avaient été trouvés il y a des décennies, mais ils commencent à livrer leurs secrets aujourd'hui grâce à la microtomographie aux rayons Xrayons X qui a permis de les identifier. La technique donne aussi accès à plusieurs caractéristiques anatomiques des lézards, impossibles à obtenir auparavant et surtout de façon non destructrice. On peut même en tirer des conclusions au niveau des tissus mous.
L'étude de geckos par exemple a révélé qu'ils étaient déjà dotés des caractéristiques leur permettant de grimper sur les parois verticales. Le caméléon possédait également déjà une longue langue comme ses cousins modernes.
Toutes ces informations recueillies aident les biologistes à retracer l'arbrearbre évolutif des caméléons et des geckos dans les milieux tropicaux. Elles prouvent aussi que ces animaux étaient déjà bien diversifiés vers le milieu du Crétacé et elles laissent penser qu'ils ne sont peut-être pas nés en Afrique, mais bel et bien en Asie contrairement à ce que l'on pensait.