Une opale retrouvée en Indonésie contient un insecte intact, comme fossilisé dans l’ambre. Une énigme pour les scientifiques, qui remet en cause les connaissances actuelles sur la formation de l’opale.


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    Seul, l'ambre permet en principe de conserver des fossiles d'animaux « mous ». Cette résine pétrifiée, à l'origine visqueuse, piège les animaux qui tombent dedans et se solidifie en pierre au fil des ans. De nombreux spécimens ont ainsi été découverts, incroyablement bien préservés, comme un escargot entier, une tique de dinosaure, un caméléon, un oisillon de 100 millions d’années ou encore une étrange araignée à queue.

    La formation de l’opale remise en question

    Mais l'an dernier, le gemmologuegemmologue américain, Brian Berger, a fait une découverte inédite sur l'île de JavaJava en Indonésie : une authentique opale multicolore dans laquelle est emprisonné un insecte, distinctement visible à travers la pierre. « On peut même voir sa bouche ouverte et les structures fibreusesfibreuses de ses appendices », décrit-il sur son blog. Du jamais vu pour les scientifiques.

    L’insecte est parfaitement conservé au sein de l’opale avec ses parties fibreuses. © Brian T. Berger, Instagram, velvetboxsociety
    L’insecte est parfaitement conservé au sein de l’opale avec ses parties fibreuses. © Brian T. Berger, Instagram, velvetboxsociety

    La formation des opales demeure, en effet, assez mystérieuse, mais l'hypothèse dominante est que de l'eau chargée de silice dépose des micelles (particules en suspension) dans des fissures et cavités. En période sèche, lorsque l'eau s'évapore, on obtient des couches minéralisées organisées formant un « gel siliceux » transparenttransparent. En Indonésie, ce processus se produit souvent avec des coulées volcaniques plutôt qu'avec de l'eau. Dans les deux cas, il est impossible qu'un insecte entier soit fossilisé au cours de cette longue sédimentationsédimentation.

    Une « opalisation » de l’ambre

    « Ce spécimen remet en question nos connaissances actuelles sur la formation de l'opale », reconnait le géologue Ben McHenry, directeur de la collection des sciences de la TerreTerre au South Australian Museum. Le spécialiste avance une explication possible : l'insecte serait d'abord tombé dans l'ambre, qui aurait coulé dans la fente d'un boisbois. Les coulées volcaniques hautement siliceuses auraient alors investi la fente et un échange ionique se serait produit lors de la polymérisationpolymérisation, au cours de laquelle l'ambre se serait alors « opalisé ».

    L’insecte le plus ancien jamais retrouvé ?

    Il faut savoir que la plupart de l'ambre que l'on trouve est en réalité du copal, un intermédiaire entre la résine et l'ambre âgé de plusieurs centaines à quelques milliers d'années. La véritable fossilisation de la résine en ambre nécessite, quant à elle, elle plusieurs millions d'années. « Si cette théorie d'opalisation est juste, de la sève de l'arbrearbre avec un insecte, suivi d'un processus sédimentaire passant par le copal, l'ambre et l'opale, l'insecte visible dans cette pierre pourrait être l'un des plus anciens jamais découverts », conclut Brian Berger. De nouvelles investigations sont en cours pour en savoir plus sur l'insecte en question.