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Pour les scientifiques qui essaient de reconstituer l'évolution du vivant à l'aide de traces fossiles ou de la phylogénie moléculairephylogénie moléculaire, la découverte d'un fossile vivantfossile vivant est une source d'information capitale.
La première espèce de glyphéide avait été pêchée en 1908 aux Philippines par un navire américain mais l'unique spécimen était resté non identifié jusqu'à ce que deux chercheurs du Muséum, Michèle de Saint Laurent et Jacques Forest, publient sa description en 1975 sous le nom de Neoglyphea inopinata. La découverte d'un spécimen vivant d'un groupe que l'on croyait éteint depuis la fin de l'ère secondaireère secondaire avait alors fait grand bruit.
Depuis, plus rien jusqu'à la découverte par Bertrand Richer De Forges, chercheur à l'IRD et Philippe Bouchet du Muséum national d'Histoire naturelleMuséum national d'Histoire naturelle de la glyphéide de la Mer du Corail. Cette fois encore, un seul spécimen, une femelle, a été pêché par 400 m de fond par le navire océanographique de l'IRD "Alis" sur la pente d'un mont sous-marin, le banc Capel à 25° Sud. La comparaison morphologique avec la première espèce menée par les scientifiques a mis en évidence de nombreuses différences, en particulier la forme générale du corps, plus trapue, les yeuxyeux plus gros et une pigmentationpigmentation en tâche. Les scientifiques sont donc bien en présence d'une deuxième espèce baptisée Neoglyphea neocaledonica.
Mollusque gastéropode Volutidae du genre Calliotectum
(anciennement Teramachia).
La campagne de prospection qui a permis cette découverte s'inscrit dans un ambitieux programme d'exploration et de description de la faunefaune marine profonde de l'indo pacifique mené depuis 30 ans par l'IRD et le Muséum : le programme Musorstom, aujourd'hui rebaptisé Tropical Deep-Sea BenthosBenthos.
Au delà de la capture de ces animaux particulièrement intéressants que sont les "fossiles vivants", de nombreuses espèces ont été collectées au cours de ces campagnes dans différents archipelsarchipels du Pacifique changeant complètement la vision biogéographique des océans profonds.
En Nouvelle-Calédonie par exemple, où l'échantillonnageéchantillonnage a été plus intense qu'ailleurs les chercheurs ont identifié 469 familles, 1181 genres, 2515 espèces dont 1322 nouvelles pour la science !
A l'heure où l'érosion de la biodiversitébiodiversité et les risques majeurs du "changement climatiquechangement climatique" inquiètent les scientifiques comme l'opinion publique, les projets internationaux pour inventorier et protéger les espèces se multiplient. L'inventaire d'un patrimoine est en effet une étape indispensable à sa sauvegardesauvegarde.
Crustacés anomoure Synpagurus affinis (Henderson, 1888)
Dans ce contexte, les résultats de plus de 30 années d'expéditions menées par l'IRD et le Muséum dans le Pacifique sont extrêmement précieux et prennent une nouvelle dimension : un inventaire unique, remarquablement conservé et la découverte d'écosystèmesécosystèmes riches de l'océan profond comme les monts sous marins, dont la conservation est devenu un enjeu écologique.