Les embryons d’oiseaux sont capables d’échanger des informations entre eux, alors même que les œufs n’ont pas encore éclos. C’est la conclusion étonnante d’une étude menée par des chercheurs espagnols.


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    Une fois l'œuf d'oiseau pondu, sa physiologie ne peut plus être modifiée par des changements qui surviendraient dans le corps de sa mère. Mais une étude réalisée par des chercheurs de l'université de Vigo (Espagne) révèle aujourd'hui que les embryons d’oiseaux ont trouvé un autre moyen de s'adapter à leur environnement : en communicant entre œufs non éclos !

    Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont exposé certains œufs de goélands sauvages -- des œufs de Larus michahellis, très exactement -- à des signaux de danger émis par des individus adultes. Ces œufs se sont alors mis à vibrer plus que la normale. Et replacés dans leur nid, ils semblent avoir ainsi communiqué l'information aux autres œufs.

    Les chercheurs ont travaillé sur des œufs de goélands sauvages de l’île de Salvora (Espagne). Là, la colonie connaît des niveaux de prédation fluctuants, en particulier de la part de petits carnivores. © Jörg Hempel, Wikipedia, CC by-sa 2.0 de
    Les chercheurs ont travaillé sur des œufs de goélands sauvages de l’île de Salvora (Espagne). Là, la colonie connaît des niveaux de prédation fluctuants, en particulier de la part de petits carnivores. © Jörg Hempel, Wikipedia, CC by-sa 2.0 de

    Échanges d’informations capitales entre frères et sœurs

    L'ensemble de la nichée a en effet mis plus de temps à éclore et elle s'est montrée plus prudente à la naissance que le groupe témoin. Elle présentait aussi des caractéristiques physiologiques particulières : niveaux plus élevés d'hormoneshormones de stressstress notamment et jambes plus courtes.

    « Nos résultats montrent que les embryonsembryons d'oiseaux peuvent se transmettre des informations importantes. Ils soulignent l'importance de ces informations socialement acquises au stade prénatal en tant que mécanisme non génétiquegénétique favorisant la plasticitéplasticité du développement », expliquent les chercheurs. Reste désormais à déterminer si l'utilisation de telles informations peut favoriser la plasticité phénotypique adaptative dans d'autres contextes et si les réponses peuvent varier d'un embryon à l'autre.