Installé dans la baie de San Francisco pour préparer la traversée du Pacifique, l’Hydroptère DCNS, le voilier qui vole, vient de battre le record de vitesse à la voile établi dans cette baie, avec 37,5 nœuds sur un mille nautique. Un record de bon augure pour Alain Thébault et son équipe.

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    Ce n'est pas le record de vitessevitesse de l'Hydroptère DCNS mais ce « chrono » à 37,5 nœudsnœuds, soit 69,5 km/h, démontre que le voilier sur foilsfoils est prêt pour son périple à travers l'océan Pacifique. Avec cette performance, l'équipe réunie autour d'Alain Thébault bat le record de vitesse établi dans cette baie sur un mille nautique, soit 1.852  m. Le trimaran a ainsi remporté la régate du Ronstan BridgeBridge to Bridge, organisée par le St Francis Yacht Club.

    En avril 2009, l'Hydroptère DCNS avait fait mieux, avec une moyenne de 50,17 nœuds (92,91 km/h) sur un mille nautique, établissant un record mondial. En vitesse de pointe, le voilier volant avait même atteint 61 nœuds en 2008, soit près de 113 km/h... avant de se « crasher », puisque l'équipe puise elle-même dans le vocabulaire de l'aéronautique pour parler de cet engin.


    Le 31 août 2012, l’Hydroptère DCNS remporte la régate du Ronstan Bridge to Bridge, organisée par le St Francis Yacht Club, et bat le record de vitesse sur un mille nautique dans la baie de San Francisco, avec une moyenne de 37,5 nœuds, soit 69,5 km/h, aux mains d’Alain Thébault et de son équipe. © Hydroptère DCNS

    L'Hydroptère DCNS, un engin presque volant

    Lorsqu'il est soulevé au-dessus de la surface, quand la vitesse dépasse 10 nœuds (18 km/h), l'Hydroptère DCNS « vole ». Ses foils, qui fonctionnent comme des ailes d'avion, sont d'ailleurs construits par l'usine Airbus, à Nantes, et parmi l'équipe de « papés », présents depuis le début du projet il y a plus de vingt ans, figure Philippe Perrier, un des pères du Rafale.

    Si l'Hydroptère DCNS a volé moins vite que lors de ses précédents records, c'est parce qu'il est désormais adapté non pas à une vitesse de pointe maximale sur une courte distance mais à une bonne vitesse moyenne sur une longue navigation océanique. Alain Thébault nous expliquait lui-même que les foils sont différents pour ce voyage transpacifique, avec une incidenceincidence plus faible, ce terme d'aéronautique désignant l'angle entre le plan d'une aile et le mouvementmouvement de l'airair ou, ici, de l'eau. Les foils donnent ainsi davantage de force portante pour soulever la coque de ce trimaran mais génèrent un peu plus de traînée, cette force résistante qui freine le bateau. La vitesse maximale est donc plus faible mais les conditions de sécurité sont meilleures et la conduite de l'engin plus facile.

    L'<em>Hydroptère DCNS</em> dans la baie de San Francisco, à pleine vitesse, soulevé par ses deux foils à 45°. © Érik Simonson

    L'Hydroptère DCNS dans la baie de San Francisco, à pleine vitesse, soulevé par ses deux foils à 45°. © Érik Simonson

    L'Hydroptère veut traverser les océans

    Une autre amélioration récente est l'asservissement électronique de la commande de profondeur, celle qui permet de monter et descendre et que l'on ne trouve en principe que sur un sous-marin, un avion ou un planeurplaneur. Mis au point à la DCNS, ce système reprend un principe utilisé sur les sous-marins lanceurslanceurs d'engins pour stabiliser le navire lors d'un tir de missilemissile.

    Initié avec Éric Tabarly dans les années 1970, ce projet de voilier à foils s'est d'abord tourné vers des records de vitesse mais Alain Thébault a déjà traversé la Manche en 2005 et Éric Tabarly avait franchi l'Atlantique sur le trimaran à foils Paul Ricard. Dès l'origine, l'idée était en effet de traverser un océan et c'est ce que va tenter l'équipe réunie autour Alain Thébault et qui compte de grands noms de la voile : Jean Le Cam, Yves Parlier et Jacques Vincent. Un nouveau personnage hors normes les a rejoints, Luc Alphand, ex-champion de ski, ancien vainqueur du Paris-Dakar et qui s'est mis à la voile.

    La météométéo a jusqu'ici retardé le départ de la traversée prévue entre Los Angeles et Honolulu. Histoire à suivre, donc...