Le chantier de l’étonnant navire vertical imaginé par l’explorateur Jean-Louis Étienne est enfin lancé. Il devrait déboucher sur la mise à l’eau de la structure fin 2024.
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Polar POD, c'est un étonnant projet imaginé par l'explorateur Jean-Louis ÉtienneJean-Louis Étienne. Son idée : concevoir une plateforme océanographique unique en son genre destinée à dériver autour du pôle Sud, avec pour objectif le recueil de précieuses données scientifiques sur l’océan Austral, encore trop mal connu.
Un défi technologique pour affronter l’océan Austral
Il aura fallu attendre plus de dix ans de dur labeur pour voir la concrétisation de ce projet fou. Car, depuis septembre 2022, le chantier du Polar POD a officiellement démarré, sous la direction de l'Ifremer. Il devrait durer 2 ans, les premiers essais en mer étant prévus pour fin 2024 au large des côtes sud-africaines. Ce projet ambitieux représente d'ailleurs un véritable défi technologique, l’océan Austral n'est pas une région particulièrement accueillante !
L'étrange navire devra en effet affronter des vagues parmi les plus hautes de la Planète, dans une zone que les marins surnomment, et pour cause, les cinquantièmes hurlants (la zone se trouve en effet à plus de 50° de latitude sud). Pour résister à ces conditions dantesques, les ingénieurs ont imaginé un navire vertical offrant une moindre résistancerésistance aux vagues.
D'une hauteur totale de 100 mètres, la structure sera lestée à sa base pour se maintenir à la verticale. Une nacelle équipée pour accueillir huit personnes en autonomieautonomie pendant six mois se dressera ainsi à quinze mètres environ au-dessus de l'eau. Éoliennes et panneaux photovoltaïques assureront la production d'électricité nécessaire à l'équipage et aux équipements scientifiques. Une unité de dessalement d'eau de mer permettra la production d'eau douce. Polar POD se veut être un navire zéro émissionémission. Tout est donc pensé pour limiter au maximum l'impact sur l'environnement.
Trois années de dérive autour de l’Antarctique
À l'issue des tests, la structure sera tractée puis livrée à la dérive dans le courant circumpolaire transitant autour de l'AntarctiqueAntarctique pour une duréedurée de trois ans. La campagne scientifique devrait permettre de faire l’inventaire de la biodiversité marine dans cette région du globe, de suivre en réel les conditions météométéo et l'état de la mer, d'effectuer un bilan de la pollution de cet océan et de mieux comprendre les échanges entre atmosphèreatmosphère et océans, en particulier le rôle de l'océan Austral dans la captation du CO2 atmosphérique.