Pour la deuxième année consécutive, une équipe internationale d’océanographes divulgue les résultats de l’indice de santé de l’océan. Chaque pays est examiné à la loupe. La France se place au 31e rang mondial, et obtient un score de 73/100. Mais globalement, l’océan mondial n’est pas très en forme…

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    Qu'est-ce qu'un océan en bonne santé ? D'après une équipe internationale de 65 scientifiques, menée par le chercheur Ben Halpern, l'océan mondial est considéré comme en bonne forme, s'il offre tout une gamme d'avantages aux individus d'aujourd'hui, mais aussi de demain. Pour les quantifier, l'équipe se base sur dix critères et a mis au point un indice de santé de l’océan, c'est-à-dire la note moyenne obtenue par l'océan sur tous ces critères. Cette année, comme en 2012, l'océan mondial a obtenu le score de 65/100.

    Ce chiffre fait état de la moyenne obtenue à partir du score des dix critères. Le plus mauvais score de 31/100 est attribué pour une mauvaise gestion des produits de la mer, non utilisés pour l'alimentation. Cette note est calculée à partir de données disponibles sur les tonnes de six produits exportés par pays, à savoir : les poissons d'aquarium, l'huile de poisson, les plantes marines, les éponges et les coraux. La faiblesse du score indique que la plupart des pays ne savent pas tirer les bénéfices d'une récolte durable de l'une des six ressources. Que ce soit en raison de méthodes de récolte non durables ou de sous-exploitation des ressources potentielles.

    Autre résultat préoccupant, la production alimentaire que fournissent la pêche sauvage et la mariculture est évaluée à seulement 33/100. Cela traduit le fait qu'actuellement cette production alimentaire ne profite pas à tous de façon équitable. Par exemple, l'indice de la mariculture est calculé en fonction du nombre de tonnes produites par habitant vivant dans les 50 km environnants de la côte : la note mondiale n'est que de 26/100 avec de fortes inégalités entre chaque pays. Le résultat 33/100 indique également que ces ressources ne seront plus disponibles dans le futur si aucune gestion contrôlée des stocks de pêche sauvage n'est mise en place.

    Les scores de l'indice de santé des océans sont présentés par pays (en rouge les moins bons et en bleu les meilleurs). Les calculs ont été réalisés pour 171 zones économiques exclusives, c'est-à-dire des aires maritimes sur lesquelles des États exercent des droits souverains. © <em>UC Santa Barbara</em>

    Les scores de l'indice de santé des océans sont présentés par pays (en rouge les moins bons et en bleu les meilleurs). Les calculs ont été réalisés pour 171 zones économiques exclusives, c'est-à-dire des aires maritimes sur lesquelles des États exercent des droits souverains. © UC Santa Barbara

    Les littoraux sont menacés

    Parmi les autres catégories, on trouve la protection du littoral (69/100), le stockage du carbonecarbone (74/100), la propreté des eaux (78/100) ou encore la biodiversité (85/100). Si ces notes sont au-dessus de la moyenne, elles traduisent tout de même des situations alarmantes. Par exemple, pour la protection du littoral, un score inférieur à 100 indique une diminution de la superficie et de l'état des habitats naturels qui préservent nos côtes. Les mangroves, les herbiers marins, les marais salants et les récifs coralliens sont autant d'espaces endommagés dans bon nombre de pays. Quelque 45 pays exposés aux tempêtestempêtes ont une note moyenne de 51/100 en ce domaine.

    Évidemment, la gestion des ressources marines est inégale en fonction du pays concerné. Les dix pays au plus faible score sont la Guinée Bissau (41), le Libéria (42), la République démocratique du Congo (42), Haïti (43), la Côte d'Ivoire (44), la Guinée (44), l'Angola (45), le Pakistan (45), le Nicaragua (46) et la Somalie (46). Tous ces pays sont pauvres et affaiblis par les conflits, et ne peuvent donc pas concentrer leurs efforts sur la réduction des pressionspressions sociales et environnementales liées à l'océan.

    La France métropolitaine n'est pas mauvaise élève. Elle obtient 73/100, augmentant ainsi de 0,4 % son score par rapport à l'année dernière. Elle se place au 31e rang mondial et devrait progresser de 10 % dans les années à venir. Les régions les mieux notées sont évidemment celles où l'Homme intervient le moins. Néanmoins, cet indice révèle également qu'un pays qui gère correctement ses ressources marines peut obtenir de très bons scores, et donc préserver un océan sain pour les générations futures.