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Storrs Olson est un zoologistezoologiste bien connu du Smithsonian's National Museum of Natural History. Spécialiste des oiseaux, il avait été l'un des premiers à clamer que le prétendu chaînon manquantchaînon manquant entre dinosaures et oiseaux découvert en 1999, Archeoraptor, était un faux (il avait raison).
Il y a une dizaine d'années, avec son collègue le géologuegéologue Paul Hearty, il avait affirmé que pendant la période interglaciaire de Mindel-Riss, c'est-à-dire il y a environ 400.000 ans, le niveau des océans était plus élevé qu'on ne l'imaginait.
Cette affirmation ne rencontra à l'époque que le scepticisme, tant la valeur de l'augmentation envisagée, déduite de la présence de dépôts marins dans les hautes terres, semblait impossible. L'explication proposée par la communauté scientifique de l'époque était simple et bien plus convaincante. Il s'agissait simplement de dépôts laissés par un tsunami comme on peut en voir encore aujourd'hui. Des tsunamis, bien que moins fréquents dans l'océan Atlantique, ne sont pas des curiosités et les risques sont bien réels, comme par exemple dans le cas des Caraïbes.
Storrs Olson. Crédit : University of Alberta
Une hypothèse pas si surprenante
Aujourd'hui, les deux chercheurs viennent de publier un article dans Quaternary Science Reviews Feb. 4, décrivant des observations effectuées dans les Bermudes, qui doit selon eux faire taire toutes les critiques. Il n'existe pas de traces dans cet archipel d'une modification de l'altitude d'origine géologique datant de 400.000 ans et les dépôts marins trouvés dans une carrière de calcaire ne peuvent pas être dus à un tsunami. en revanche, ils montrent toutes les caractéristiques d'une modification lente, bien que rapide à l'échelle géologique, du niveau de l'océan Atlantique à cette époque. Ce niveau devait alors être plus élevé de 21 mètres d'après les chercheurs...
Si cela se confirmait, cela signifie qu'à l'époque une partie de la Floride devait ressembler à un archipel. Olson et Hearty insistent pour que leur découverte soit bien prise au sérieux à l'heure où l'on s'interroge sur la stabilité des calottes polairescalottes polaires en raison du réchauffement climatiqueréchauffement climatique causé par l'activité humaine.
On aurait tort de considérer comme absurde la possibilité de la variation du niveau des océans d'une telle ampleur. Nous avons des preuves indiscutables que la Nature a fait bien mieux pendant la dernière glaciationglaciation. En effet, les trous bleus des Bahamas sont des dolinesdolines, creusées à cette époque à l'airair libre par l'érosion, et certaines contiennent même des stalactitesstalactites, comme on peut le voir dans l'un des films du commandant Cousteau. Ils indiquent que le niveau de l'océan était alors de 100 à 120 mètres plus bas que de nos jours.