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CryoSat-2 est un nouvel outil mis à la disposition de la communauté scientifique pour étudier un des nombreux mécanismes de la machine climatique. Crédit Astrium
CryoSat-2 est une mission dite circonstancielle (qui doit donner rapidement des réponses à un aspect de l'environnement) retenue en 1999 dans le cadre du programme Planète vivante de l'Esa. Cette petite mission cherchera des preuves formelles d'une éventuelle réduction de la couverture glaciaire. Ce sera le troisième satellite d'exploration de la Terre de l'Esa à être placé en orbiteorbite. Il fait suite à Goce et Smos (respectivement lancés en mars et novembre 2009) mais devait à l'origine être le premier de la série. Le lancement du premier CryosatCryosat avait échoué, entraînant sa perte.
Ce satellite de 700 kgkg construit par Astrium embarque un altimètre radar interférométrique de nouvelle génération (Siral) qui doit permettre d'obtenir des informations aujourd'hui indisponibles sur ces régions inhabitées. En mesurant l'épaisseur des calottes glaciairescalottes glaciaires et de leurs débris flottant sur les océans, CryoSat-2 déterminer la relation entre la diminution des calottes glaciaires et le réchauffement global observé depuis plusieurs décennies qui affecte la totalité du globe terrestre.
Il se traduit par un dérèglement climatique qui tend à s'accentuer avec le temps et remet en cause les conditions météorologiques moyennes au-dessus de nombreuses régions de la planète.
Des conséquences imprévisibles sur le climat planétaire
Comme l'explique l'Esa « les records de recul des glaces enregistrés ces derniers étés dans l'Arctique montrent que des changements significatifs sont à l'œuvre dans les régions polaires ». Pour comprendre ce qui se joue et mieux appréhender comment le changement climatiquechangement climatique affecte ces régions, les scientifiques ont besoin de connaître « l'évolution de l'épaisseur des glaces ».
En permettant de mieux comprendre la dynamique des massesmasses glaciaires, les données fournies par CryoSat-2 apporteront un éclairage indéniable sur une des variables d'un des mécanismes de la machine climatique de sorte que cette mission doit « contribuer à faire avancer la recherche sur le changement climatique ». Enfin, ce satellite pourrait nous aider à faire la part des choses entre le rôle de l'activité humaine et l'évolution naturelle du climat.
Surtout, on attend qu'il nous éclaire sur la question de l'augmentation du niveau des mers. Prédit par les experts du Giec, ce phénomène pourrait s'intensifier les décennies suivantes avec des conséquences humaines et économiques significatives. Sur cette question, CryoSat-2 pourrait mesurer dans quelles proportions les glaces sont en train de fondre et déterminer les conséquences futures de l'augmentation du niveau des mers sur le climat. Il sera capable de détecter des changements de moins de 2 cm par an de l'épaisseur des glaces flottantes et mesurer des changements à l'échelle d'une année de moins d'un centimètre des calottes polaires.
S'il n'est pas prévu de réaliser un CryoSat-3, on peut penser que les scientifiques voudront aller plus loin. Lorsqu'ils auront vérifié l'hypothèse que l'épaisseur des glaces s'amenuise sous l'effet du réchauffement du climat, cette mission pourrait bien soulever plus de questions qu'elle n'apporte de réponses au débat actuel sur les changements climatiques et leurs effets éventuels sur les énormes masses glaciaires de la Terre.