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Pelagia noctiluca
Une mer de méduses a envahi une baie au nord de l'Irlande, où sont installées les cages à saumons de la ferme d'élevage de la Northern Salmon. Cette nappe vivante s'étendait sur 27 kilomètres carrés sur treize mètres d'épaisseur. Il ne s'agit pas d'une attaque au vrai sens du terme, même si le mot a fleuri dans les médias qui ont rapporté l'événement. Dépourvus de squelette, ces cnidaires sans squelette ne nagent pas et se déplacent donc au gré des courants.
Les employés de la ferme aquacole ont tenté de récupérer les saumons pour les mettre à l'abri mais la maréemarée mauve ne leur en a pas laissé le temps. Plus de cent mille poissons ont péri, des suites des piqûres infligées par les méduses. Ces pélagies (Pelagia noctiluca) sont communes en Méditerranée et en Atlantique. Régulièrement et pour des raisons mal connues, elles se mettent à proliférer brutalement durant une période courte. En Méditerranée, le dernier déferlement date de cet été. Les piqûres de la pélagie (appelée Piqueur mauve en Grande-Bretagne) ne sont pas mortelles pour l'homme mais très douloureuses. Pierre Morand, au laboratoire océanographique de Villefranche-sur-mer, a découvert que ces invasions avaient lieu tous les douze ans.
D'autres espèces de méduses, dans tous les océans, et depuis toujours (AristoteAristote avait déjà décrit le phénomène), sont coutumières de ces épisodes. Au Japon, elles ont provoqué de gros dégâts durant l’hiver 2005-2006.
Cependant, si l'événement n'est pas exceptionnel, son ampleur a surpris. De mémoire d'Irlandais, on n'avait jamais vu pareille invasion à une latitudelatitude aussi haute. La température élevée de l'océan et la réduction des effectifs de prédateurs (comme les poissons-lunespoissons-lunes ou les balistes) pourraient expliquer le gigantismegigantisme de ce débarquement irlandais.