Autour des cheminées hydrothermales posées au fond de nos océans, il y a de la vie. Autour et… en dessous, nous apprennent aujourd’hui des chercheurs. Car c'est bien sous la croûte océanique qu'ils ont découvert des vers géants.


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    À des centaines de mètres sous la surface des océans, les sources hydrothermales attirent la vie. Des crevettes, des crabes, des vers ou encore des moules y ont déjà été observés. Ils se nourrissent des nutrimentsnutriments produits par le mélange de l'eau de mer avec le magma. La science sait aussi qu'au cœur de ces sources hydrothermales, sous la surface du plancherplancher océanique, vivent bon nombre de microbesmicrobes. Et des chercheurs embarqués à bord du navire de recherche Falkor (too) du Schmidt Ocean Institute (États-Unis) y ont récemment fait une découverte qui les a estomaqués.

    Le saviez-vous ?

    Les sources hydrothermales sont comme des portes ouvertes sur le sous-sol marin. L’endroit où des plaques tectoniques se rencontrent et où l’eau de l’océan se mélange au magma venant de sous la croûte océanique.

    Ils avaient déjà évoqué leur découverte inattendue il y a quelques mois. Elle est désormais confirmée. Dans la revue Nature Communications, ils racontent en effet d'abord pourquoi ils ont envoyé le véhicule télécommandé SuBastian à 2 500 mètres de profondeur. Leur objectif était d'explorer la dorsale est-pacifique, une crête volcanique particulièrement active. Dans quel but ? Pour collecter des échantillons de la roche qui constitue la cheminé hydrothermale. Des échantillons dans lesquels ils espéraient trouver des larves de vers tubicoles et comprendre ainsi un peu mieux comment ces derniers s'installent dans des environnements a priori aussi hostiles (sans lumièrelumière du soleilsoleil et avec une pressionpression écrasante).

    Des cavités sous la croûte océanique remplies de vie

    Le robotrobot a rencontré des difficultés à briser la cheminéecheminée hydrothermale en petits morceaux. Mais sous les plaques de croûte océanique qu'il a soulevées, les chercheurs ont découvert des cavités à une dizaine de centimètres de profondeur remplies de fluide hydrothermal. De quoi porter la température intérieure à un agréable 25 °C. Mais jusqu'ici, rien de très surprenant. Car les géologuesgéologues connaissaient leur existence.

    C'est en y regardant de plus près que les chercheurs ont été surpris. Les images renvoyées par leur véhicule télécommandé montraient en effet toute une population que personne n'aurait imaginé trouver là. Des escargots et des moules. Mais aussi, des vers tubicoles géants (Riftia pachyptila), également appelés vers à barbe géants. L'espèce peut atteindre jusqu'à trois mètres de long.

    De l’importance de protéger les fonds marins dont nous savons trop peu de choses

    Ce qui est étonnant, ce n'est pas de trouver des formes de vie sous la surface de la TerreTerre. Les biologistes savent que probablement même 70 % de tous les microbes de notre Planète se cachent sous la croûte terrestrecroûte terrestre. Pourtant jamais encore ils n'avaient imaginé observer de tels écosystèmesécosystèmes complexes sous le fond marin.

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    Mais alors, comment ces animaux sont-ils arrivés là ? Les chercheurs suggèrent que des larves qui vivent sur le fond des océans (celles, justement, qu'ils étaient partis étudier) pourraient se déplacer vers le sous-sol dans les fluides des cheminées hydrothermales. Ainsi, les écosystèmes de l'océan, du fond marin et du sous-sol océanique seraient profondément connectés dans une relation dynamique.

    Ce qui semble désormais évident, c'est qu'il existe une « couche de biomassebiomasse » sous le fond des océans dont tout, ou presque, reste encore à comprendre. Sachant que cette couche nouvellement découverte est d'ores et déjà menacée par les projets d'exploitation minière en eaux profondes. Les scientifiques appellent ainsi à des mesures de protection. D'autant que mieux comprendre ce qui s'y joue pourrait éclairer aussi notre recherche de vie ailleurs dans le Système solaire. Sur Europe, par exemple, la lunelune de JupiterJupiter vers laquelle est partie lundi la sonde de la NasaNasa, Europa Clipper. Elle présente en effet une activité volcanique et un océan, des conditions qui pourraient être comparables à celles rencontrées autour des sources hydrothermales terrestres.