Au cours des 20 dernières années, les satellites de la Nasa ont pris des clichés d'étonnantes taches blanches à la surface de l'océan Atlantique. Ces dépôts de calcaire apparaissent et disparaissent sans qu'aucun scientifique n'ait pu expliquer pourquoi.
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Les premières observations de taches blanches au milieu du grand bleu de l'océan datent des années 1930. Ces traînées apparaissent de manière régulière autour des bancs des Bahamas, des plateformes de calcaire qui forment de petites îles.
Des grains de calcium qui vont et viennent sans explication
La composition de ces taches a rapidement été étudiée : il s'agit de minuscules grains de carbonate de calcium qui flottent à la surface de l'eau. Cependant, les scientifiques n'ont jamais vraiment compris pourquoi ces dépôts de calcium faisaient surface en abondance à certains moments, avant de disparaître. De nombreux scientifiques se sont penchés sur la question depuis les premières images satellites qui datent de 2003.
Il y a quelques années, certains pensaient que les courants marins étaient responsables de ces dépôts, d'autres croyaient plutôt que la floraison du phytoplancton déclenchait leur apparition. Malgré toutes les photos satellitaires, les débats sur leur origine sont toujours en cours. Car ces taches apparaissent et disparaissent de manière mystérieuse : si certaines durent seulement quelques jours, d'autres résistent jusqu'à 3 mois.
Les taches blanches varient sans lien avec le climat
Pour tenter de comprendre ce qui les déclenche, et les fait disparaître, l'université de Floride a étudié toutes les images des satellites entre 2003 et 2020. Ils ont découvert que la majorité des taches apparait au cours du printemps et de l'hiverhiver. Leur taille varie de 100 mètres à 226 km2, avec une taille moyenne de 2,4 km2, soit l'équivalent de 450 terrains de football.
Dans leur étude publiée dans Remote Sensing of Environment, l'équipe annonce que la surface totale de l'eau sur laquelle ces taches se répartissent a largement augmenté en 12 ans : de 25 km2 en 2003 à 300, voire 350 km2 en 2015. Étonnamment, après 2015, cette surface a régressé, pour descendre à nouveau jusqu'à 25 km2 en 2020. Les scientifiques avouent n'avoir, à ce jour, aucune idée de ce qui cause l'augmentation et la diminution soudaine de ces taches et de l'étendue sur laquelle on les trouve.
L'hypothèse du réchauffement des océans n'est plus d'actualité : car la température des océans ne cesse d'augmenter avec le changement climatiquechangement climatique, et pourtant, les taches blanches ont nettement diminué après 2015. L'université de Floride penche plutôt pour une cause mélangeant pH de l'eau, niveau de salinitésalinité, ventsvents et courants. Il n'est pas non plus impossible qu'il existe un lien avec des organismes vivants ou des produits chimiques mais, pour l'heure, les scientifiques n'ont toujours pas trouvé la réponse au mystère des taches blanches.