Ce lundi 15 juillet marque le début des négociations au sein de l’Autorité internationale des fonds marins, qui réunit ses instances en Jamaïque. Entre l’adoption d’un code minier risqué et une élection controversée, les fonds océaniques sont très instables. 


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    L'avenir de l'exploitation minière en eaux profondes est actuellement au cœur des débats au sein de l'Autorité internationale des fonds marins (AIFM)). Ses 168 États membres sont réunis pour la 29e session, qui débute ce lundi 15 juillet avec une réunion de son Conseil à Kingston, en Jamaïque. Au programme : l'élection d'un nouveau secrétaire général, et la discussion sur un moratoire proposé contre l'exploitation des fonds marins.

    Quand la Terre est épuisée, l’océan prend le relais

    Bien que cette fréquence aille à l'encontre de l'avis des scientifiques et des populations locales, sous le mandat de Michael Lodge, actuel secrétaire général de l'AIFM, le Conseil se réunit trois fois par an. Son objectif : tenter de finaliser rapidement les négociations sur les règles pour l’exploitation des minéraux marins dans la zone internationale.

    Au cours de la réunion du Conseil, les États membres comptent poursuivre les discussions sur le projet d'adoption d'un code minier, arrêtées en mars, qui établit les critères permettant à des entreprises privées de déployer des robotsrobots dans les profondeurs abyssales pour extraire des métaux sous forme de nodules - des agrégats se formant sur une période de plusieurs millions d'années.

    En effet, d'importantes réserves mondiales de minérauxminéraux critiques se trouvent au fond des océans, attirant un intérêt croissant des entreprises face à une demande en hausse. Cette dernière est alimentée par la transition mondiale vers des technologies vertes, augmentant la consommation de minéraux tels que le nickelnickel, le cuivrecuivre et le cobaltcobalt. L'intensification de l'extraction des ressources terrestres ne suffisant plus, les industriels souhaitent se tourner vers les océans, menaçant sa biodiversité.

    Alors que l’avenir des écosystèmes océaniques est en jeu, certains pays sont favorables au développement de l’exploitation minière en eaux profondes, également appelée « <em>Deep sea mining</em> ». © deep-sea-conservation.org
    Alors que l’avenir des écosystèmes océaniques est en jeu, certains pays sont favorables au développement de l’exploitation minière en eaux profondes, également appelée « Deep sea mining ». © deep-sea-conservation.org

    Cependant, le débat avance, bien que tiraillé entre des divergences de plus en plus extrêmes : une discussion sur la nécessité d'une politique générale sur la protection de l'environnement marin finalement inscrite à l'ordre du jour de la réunion de l'Assemblée, après avoir été bloquée en juillet 2023 dernier par les pays favorables à l'exploitation minière, 

    L’avenir des fonds marins repose-t-il sur des élections ?

    Le dernier jour de la réunion de l'Assemblée, le 2 août, sera marqué par l'élection d'un nouveau secrétaire général à la tête de l'AIFM. En dépit de la controverse autour de Michael Lodge, accusé de conflits d'intérêts et d'abus de fonds, l'actuel secrétaire général cherche à obtenir un troisième mandat. Dans un contexte égalitaire discutable - aucune femme n'a jamais été nommée secrétaire générale de l'AIFM -, la Brésilienne Leticia Carvalho se présente comme une candidate alternative afin de recentrer l'organisation sur la préservation de l'environnement, plutôt que sur les intérêts commerciaux.

    L'ONG Greenpeace France appelle le futur gouvernement français à soutenir activement le moratoire, et à utiliser son influence diplomatique pour assurer son adoption, rappelant également la tenue de la conférence des Nations unies sur les océans (CNUO) prévue à Nice en juin 2025.

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