Le réchauffement climatique menace la vie sur Terre. Jusque dans les océans. Une extinction de masse se prépare. Possiblement comparable à la pire qu’a connue notre Planète. Il y a 250 millions d’années. Possiblement. Parce que des chercheurs nous l’assurent aujourd’hui. Il n’est pas trop tard pour inverser la tendance !


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    Notre planète se réchauffe. Son atmosphère, dans laquelle nous évoluons, nous, les humains, se réchauffe dangereusement. Voyez les températures extrêmes que l’Inde connait en ce moment même. Des températures qui deviennent de plus en plus difficilement tolérables. Malheureusement, le problème ne se limite pas à l'atmosphère. Les océans de la Terre se réchauffent eux aussi. Avec pour conséquence de perdre une partie de leur oxygène. Et des chercheurs de l’université de Princeton (États-Unis) nous préviennent aujourd'hui. À cette allure, la biodiversité marine pourrait chuter au cours des prochains siècles à un niveau qu'elle n'a pas connu depuis l'extinction des dinosaures.

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    Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont combiné les données physiologiques dont ils disposaient sur les espèces marines avec des modèles de réchauffement climatique. Leur objectif : prévoir comment les changements de conditions affecteraient à l'avenir la survie de ses populations. La mauvaise nouvelle, c'est que le modèle qu'ils ont ainsi établi semble vouloir suivre un schéma identique à celui qui s'est déroulé à l'occasion de la plus grande extinction de masseextinction de masse qu'a connue notre Terre. C'était il y a environ 250 millions d'années. Plus de 80 % des espèces marines avaient alors tiré leur révérence.

    Les chercheurs l'expliquent ainsi. Avec le réchauffement climatiqueréchauffement climatique anthropique, la température de l'océan augmente. Un facteur de risquefacteur de risque en soi pour les espèces adaptées aux climatsclimats frais. Mais l'eau chaude contient aussi moins d'oxygène. Et elle circule moins facilement, ce qui rend difficile l'acheminementacheminement de l'oxygène restant vers les profondeurs. Pour couronner le tout, il s'avère que les espèces marines, elles, ont besoin de d'autant plus d'oxygène lorsque les températures montent.

    Des chercheurs de l’université de Princeton (États-Unis) ont découvert qu’à mesure que les émissions de gaz à effet de serre augmentent (en gris), la perte de biodiversité (en rouge) sera plus importante dans les eaux tropicales, tandis que les espèces polaires sont les plus exposées au risque d’extinction. Mais l’arrêt des émissions de gaz à effet de serre pourrait réduire le risque d’extinction de la vie marine de plus de 70 %. © Justin Penn, Université de Princeton
    Des chercheurs de l’université de Princeton (États-Unis) ont découvert qu’à mesure que les émissions de gaz à effet de serre augmentent (en gris), la perte de biodiversité (en rouge) sera plus importante dans les eaux tropicales, tandis que les espèces polaires sont les plus exposées au risque d’extinction. Mais l’arrêt des émissions de gaz à effet de serre pourrait réduire le risque d’extinction de la vie marine de plus de 70 %. © Justin Penn, Université de Princeton

    Stopper nos émissions de gaz à effet de serre pour sauver la vie marine

    Ainsi, les espèces polaires semblent les plus menacées d'une extinction totale. Car elles peineront à trouver des habitats appropriés dans lesquelles se déplacer. Les espèces tropicales, elles, pourront se déplacer vers des régions plus fraîches au fur et à mesure de la montée des températures. Et ce sont des espèces déjà adaptées à de faibles teneurs en oxygène dans l'eau. Pour elle, la perte de biodiversité marine pourrait rester cantonnée à un niveau plus local. Même si elle s'annonce majeure. Du côté de l'équateuréquateur, en revanche, le réchauffement pourrait sonner le glas de toute vie. L'océan y est déjà tellement chaud qu'une nouvelle hausse de température le rendrait vraisemblablement inhabitable.

    C'est un peu ce qui s'est joué il y a environ 250 millions d'années. Avec comme déclencheur à cette époque, des éruptions volcaniqueséruptions volcaniques qui ont fait chuter la disponibilité de l'oxygène dans l'océan. Mais des différences géographiques similaires observées dans les archives fossilesfossiles pour la disparition des espèces marines. Selon les chercheurs, donc, d'ici la fin de ce siècle, le réchauffement climatique sera devenu aussi nuisible aux espèces marines que l'ensemble des autres facteurs de stressstress reconnus par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICNUICN). Parmi lesquels surtout aujourd'hui encore la surpêchesurpêche, le transport, le développement urbain et la pollution.

    La bonne nouvelle -- parce que oui, il y a de bonnes nouvelles --, c'est que les travaux des chercheurs montrent que des mesures de « réductions agressives et rapides de nos émissionsémissions de gaz à effet de serre pourrait tout à fait éviter une extinction massive majeure des espèces océaniques ». Le risque pourrait être réduit de plus de 70 %. Et il reste encore « suffisamment de temps » pour y parvenir.