Selon les derniers résultats de spécialistes des primates, plus de neuf espèces de lémuriens sur dix sont au bord de l'extinction. Plusieurs causes menacent ces animaux endémiques de Madagascar, à commencer par la dégradation des forêts où ils vivent.

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    Avec 95 % de leur population « sur le point de s'éteindre », les lémuriens deviennent les primates les plus menacés sur Terre, vient d'affirmer un regroupement d'organisations de défense de l'environnement. Ces primates arboricolesarboricoles, reconnaissables à leur museau pointu et à leur longue queue, sont uniquement présents à Madagascar où ils sont décimés par l'exploitation et la destruction de la forêt tropicale, la non-réglementation de l'agriculture et de l'activité minière, a déclaré l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

    Selon Russ Mittermeier, un membre de la commission chargée de la survie des espèces à l'UICNUICN, « c'est sans aucun doute le pourcentage d'animaux menacés le plus élevé pour un groupe important de mammifères et même de vertébrésvertébrés ». Sur 111 espèces et sous-espècessous-espèces de lémuriens, 105 sont menacées, précise l'UICN dans sa première mise à jour depuis 2012 du rapport sur la population de lémuriens.

    Le saviez-vous ?

    38 espèces de lémuriens sont désormais classées en « Danger critique » d'après le rapport 2018 de l'UICN, alors qu'elles n'étaient que 24 dans les résultats de la précédente étude, datant de juillet 2012. 44 figurent dans la catégorie « En danger » et 23 dans la catégorie « Vulnérable ».
    Les lémuriens, endémiques de Madagascar, sont des primates très bien adaptés à leur milieu. C'est principalement la déforestation, donc la destruction de leur habitat, qui décime leurs populations. © Bas Czerwinski, ANP, AFP Archives

    Les lémuriens, endémiques de Madagascar, sont des primates très bien adaptés à leur milieu. C'est principalement la déforestation, donc la destruction de leur habitat, qui décime leurs populations. © Bas Czerwinski, ANP, AFP Archives

    Un plan d'action pour Madagascar

    Parmi les facteurs d'extinction les plus inquiétants figure « l'augmentation de la chasse aux lémuriens, qui inclut la chasse commerciale à grande échelle », selon Christoph Schwitzer, le directeur de la sauvegardesauvegarde des animaux à la Bristol Zoological Society. « Du jamais vu à Madagascar », a-t-il ajouté. Selon l'UICN, il ne resterait plus qu'une cinquantaine de lépilémurs septentrionaux (Lepilemur septentrionalis), qui deviennent ainsi l'espèce de lémuriens « la plus menacée ».

    « Les lémuriens sont à Madagascar ce que les pandas géantspandas géants sont à la Chine : la poule aux œufs d'or qui attire les touristes et les amoureux de la nature », explique Jonah Ratsimbazafy, un membre du Groupe d'études et de recherches sur les primates de Madagascar. L'UICN a lancé « un plan d'action exceptionnel pour la sauvegarde des lémuriens », pour aider à préserver la biodiversitébiodiversité exceptionnelle de Madagascar et ses espèces menacées.