Des rats, des serpents ou même des fleurs et des forêts. Nous avons tous un peu peur de quelque chose « de naturel ». Et de plus en plus, même, nous apprennent des chercheurs aujourd’hui.
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La cynophobiecynophobie -- comprenez la peur des chiens --, l'arachnophobiearachnophobie -- la peur des araignées -- ou encore l'apiphobie -- la peur des abeilles -- ont un point commun. Elles se classent dans la catégorie des biophobiesbiophobies, des phobiesphobies liées à la nature. Et des chercheurs de l’université du Turku (Finlande) nous apprennent aujourd'hui que la prévalenceprévalence de ces phobies a tendance à augmenter.
Pour en arriver à cette conclusion, les écologistes ont épluché le contenu de nos recherches sur Internet. « Il est fort plausible aujourd'hui que les personnes souffrant d'une forme de biophobie puissent utiliser InternetInternet pour évaluer leur état et identifier des moyens d'y faire face », explique en effet Ricardo Correia, professeur à l'université de Turku, dans un communiqué. Une occasion nouvelle, donc, d'obtenir les informations sur la prévalence des biophobies dont manquaient jusqu'ici les chercheurs.
Des peurs de citadins
L'étude a porté sur 25 formes différentes de biophobies. Elle montre que dans le monde, l'intérêt a bien augmenté pour pas moins de 17 de ces phobies en lien avec la nature -- on peut aussi souligner qu'il a également augmenté pour des phobies de type peur du cancercancer, des clowns ou du tonnerre. De manière un peu plus précise, les chercheurs notent que la prévalence des biophobies est plus importante dans les pays dont les populations sont plus urbaines. Et ce, depuis longtemps.
Certes certaines biophobies ont des origines évolutives. Elles ont pu aider nos ancêtres à éviter le contact avec des organismes dangereux. Mais « ces résultats soutiennent surtout les hypothèses antérieures suggérant un lien entre la vie urbaine et une déconnexion avec la nature, entraînée par l'extinction des expériences naturelles. Cela se traduit finalement par la peur et le dégoût envers les autres formes de vie. Ces réactions peuvent affecter négativement le bien-être des gens, mais ont également des conséquences sur la façon dont les gens perçoivent et soutiennent la préservation de la nature dans leur environnement », conclut Ricardo Correia.