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Fallait pas me manger ! Les coléoptères bombardiers forcent les crapauds trop gourmands à les vomir en dégageant des produits corrosifs et brûlants dans leur tube digestiftube digestif. « Nous avons montré que le scarabée bombardier (Pheropsophus jessoensis) rejetait des produits chimiques chauds à l'intérieur du crapaud, le forçant ainsi à vomir », explique à l'AFP Shinji Sugiura, de l'université de Kobe et coauteur de l'étude qui vient de paraître dans la revue Biology Letters de la Royal Society.
Pour arriver à ces conclusions, les deux chercheurs japonais ont étudié en laboratoire deux espèces de crapauds (Bufo japonicus et B. torrenticola) friands de coléoptères bombardiers. Résultat : 43 % d'entre eux ont vomi les coléoptères, le tout dans un laps de temps allant de 12 à 107 minutes. De plus, tous les insectes vomis étaient vivants et actifs (voir vidéo ci-dessous).
Dans cette vidéo filmée par les chercheurs, on peut voir le crapaud, comme pris de haut-le-cœur, recracher l’insecte. Couvert de mucus, le coléoptère s’échappe alors rapidement. © naturalist2008, Youtube
Mais comment les coléoptères bombardiers survivent-ils dans le tube digestif ?
Selon les chercheurs, le jet toxique (composés de benzoquinone, de méthyle, de benzoquinone et de vapeur d'eau) atteint en moyenne les 100 °C. Il est éjecté à partir de la pointe de l'abdomenabdomen de l'animal. Après que l'amphibienamphibien a avalé sa proie, « une explosion était audible à l'intérieur de chaque crapaud, signe que le spray chimique avait été éjecté », racontent les chercheurs. Une technique de survie qui semble efficace plus le coléoptère est gros et plus le crapaud est petit.
Mais si les chercheurs ont découvert comment les coléoptères bombardiers parvenaient à s'échapper des tubes digestifs, une autre question reste ouverte : comment peuvent-ils survivre aux acidesacides qui y sont produits le temps qu'ils soient vomis ? « Le taux de survie de P. jessoensis à l'intérieur des crapauds était plus élevé que celui des autres coléoptères, ce qui suggère qu'il a peut-être développé une tolérance élevée pour les sucs digestifs des prédateurs », avance Shinji Sugiura.