Des chercheurs de la Woods Hole Oceanographic Institution ont pu forer la croûte océanique inférieure, au large de Madagascar. Malgré l'absence de ressources abondantes en ces lieux, ils ont découvert de multiples micro-organismes. Et ont dévoilé certaines de leurs stratégies de survie !
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Hostile. Tel est l'environnement à 750 mètres sous le plancherplancher océanique. Pourtant, des chercheurs de la Woods Hole Oceanographic Institution (Whoi) y ont trouvé de la vie. Au large de Madagascar, sur la dorsale océanique Atlantik Bank, ils ont prélevé des échantillons de croûte océanique inférieure et ont découvert une myriademyriade de micro-organismesmicro-organismes. Leur étude, parue dans Nature, relate le fonctionnement de ces petites bêtes.
Certaines semblent avoir la capacité de stocker du carbonecarbone dans leurs cellules en cas de pénurie. D'autres seraient capables de générer de l'énergieénergie à partir d'azoteazote et de soufresoufre. Tandis que d'autres encore pourraient recyclerrecycler les acides aminésacides aminés et extraire le carbone d'hydrocarbureshydrocarbures polyaromatiques, habituellement complexes à décomposer. Dans tous les cas, « ils semblent très frugaux », explique Virginia Edgcomb, microbiologiste au sein du Whoi et coautrice de l'étude.
Des organismes affamés
En analysant l'ARNARN présent dans les échantillons ainsi que l'expression des gènesgènes, les chercheurs ont déduit que ces micro-organismes ne peuvent pas produire leur propre carbone pour obtenir de l'énergie. Dès lors, ils dépendent des composés présents dans l'environnement. Ceux-ci arriveraient dans les fonds marins via des fluides qui circulent dans les fractures de la croûte océanique et apportent de l'hydrogènehydrogène, du dioxyde de carbone, du méthane, des composés organiques... mais rarement.
Une situation de disette qui serait à l'origine de la faible biomasse retrouvée et du métabolismemétabolisme lent des individus présents. Leur survie repose ainsi sur l'aptitude à stocker ce dont ils ont besoin pendant de longues périodes. Par ailleurs, les résultats de l'étude fournissent une image plus complète du cycle du carbone, en éclairant l'activité biologique de la croûte océanique.