Depuis le 4 mars dernier, le vortex polaire circule de manière inversée. Cette grande bulle d'air froid qui circule au-dessus du pôle Nord présente en effet un comportement inhabituel de manière durable. Mais alors que l'on pourrait s'attendre à l'arrivée d'une vague de froid dans de telles conditions, les conséquences sont plutôt étonnantes.


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    Le vortex polaire est une zone froide qui se crée l'hiver au-dessus des pôles et qui peut se déplacer en fonction de certains paramètres atmosphériques. C'est ce vortexvortex, situé à environ 50 kilomètres au-dessus de la Terre, qui est responsable des plus grandes vagues de froid en Europe et en Amérique du Nord. Lorsque ce vortex est fort, il maintient l'airair froid sur le pôle Nord. Mais lorsqu'il s'affaiblit, on dit qu'il se « décroche » et l'air froid descend alors sur le sud du Canada, les États-Unis ou bien la France comme c'était le cas avec les dernières grandes vagues de froid, en mars 2018 et en février 2012.

    À l'intérieur du vortex, la température se situe entre -80 °C et -10 °C. Lorsqu'un réchauffement stratosphérique se produit à cause des ondes planétairesondes planétaires, la température du vortex peut gagner 50 °C en quelques jours. Les phases de réchauffement stratosphérique conduisent justement à ces décrochagesdécrochages, avec une inversion des vents : de l'ouest avant, vers l'est après le réchauffement stratosphérique. L'air circule dorénavant dans la direction opposée à celle habituelle. Cet inversement se produit plusieurs fois par an, mais de manière très brève, quelques jours, voire quelques semaines. Or, cette fois-ci, le phénomène a débuté le 4 mars, cela fait donc près d'un mois que cela dure.

    La différence entre un vortex polaire fort (à gauche) et un vortex polaire faible qui s'affaisse (à droite). © NOAA
    La différence entre un vortex polaire fort (à gauche) et un vortex polaire faible qui s'affaisse (à droite). © NOAA

    Pas de froid en vue, mais un pic d'ozone en Arctique

    Un tel retournement s'est déjà produit en janvier dernier, entraînant un coup de froid brutal sur les États-Unis, mais de manière très temporaire. Or, aucun grand coup de froid ne s'est produit sur l'Amérique du Nord ou l'Europe depuis le retournement du vortex polaire. Ce vortex polaire inversé aurait dû provoquer un coup de froid durable, mais ce n'est pas le cas.

    Pourquoi ? Il semblerait que cette fois-ci, l'air froid n'arrive pas à descendre dans les basses couches de l'atmosphèreatmosphère : il reste en altitude et ne se propage pas jusqu'au sol. La propagation de l'air froid vers le sol n'a pas toujours lieu, mais il est très étonnant que cela n'ait pas eu lieu cette fois-ci vu la duréedurée du phénomène. Le processus de retournement a par contre donné lieu à un autre phénomène que le froid. Il a permis à de grandes quantités d'ozone d'être aspirées depuis les TropiquesTropiques, générant un pic de concentration d'ozoneozone au pôle Nord. La relative chaleurchaleur du vortex polaire a également permis de mieux conserver l'ozone. Selon la NOAA, la quantité d'ozone présente en ArctiqueArctique est actuellement record pour cette époque de l'année, depuis les premiers mesures de 1979.

    En noir, le vortex polaire à sa position normale en décembre 2023 avec des vents d'ouest en est à l'intérieur. © NOAA
    En noir, le vortex polaire à sa position normale en décembre 2023 avec des vents d'ouest en est à l'intérieur. © NOAA

    Les vents à l'intérieur du vortex circulent en moyenne à 250 km/h, mais ils ont commencé à s'affaiblir ces derniers jours. Cela signifie que le vortex polaire va bientôt se retourner à nouveau pour retrouver son sens habituel début avril.