L’ouragan Milton, qui a touché la Floride ce mercredi soir, est l’un des plus violents phénomènes cycloniques jamais enregistrés. Et plus étonnant encore, il s’est formé de manière assez tardive dans la saison, en octobre. Ce phénomène ultra-violent a en fait déjoué toutes les connaissances en matière de prévision des ouragans et a réussi à surprendre les météorologues.


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    L'ouragan Milton a frappé la Floride en catégorie 3, avec des vents avoisinant les 200 km/h. Quelques jours avant, il avait atteint la catégorie 5, c'est-à-dire maximale, avec des rafales à 285 km/h. Il est ainsi devenu le plus puissant de l'année 2024 et le plus puissant depuis 20 ans dans le golfe du Mexique.

    Pourquoi Milton a été exceptionnel en dangerosité ?

    1. L'ouragan Milton a connu une intensification très rapide : il est passé d'un ouragan relativement faible, à un ouragan majeur de catégorie 5 en l'espace de 10 heures seulement. Dans le passé, une aussi grande intensification prenait en général plusieurs jours.
    2. La trajectoire vers l'est de Milton est surprenante : la Colorado State University a annoncé que la dernière fois qu'un ouragan majeur a pris cette trajectoire, remonte à 1848 ! La plupart des ouragans qui se forment dans le golfe du Mexique remontent vers le nord, exactement comme l’ouragan Helene il y a deux semaines. Le secteur touché par Milton est donc très peu habitué aux ouragans. Milton a en fait été poussé par les vents d'un autre système météométéo dans cette direction ouest.
    3. Milton est en plus arrivé sur une zone en partie sinistrée par l'ouragan Helene : de nombreux débris ont été laissés dans les rues et les vents forts de Milton (150 à 180 km/h dans les terres) ont propulsé ces débris dans toutes les directions, provoquant de nouveaux dommages. La côte avait déjà été abîmée par Helene, et la submersion provoquée par Milton a eu encore plus d'impact. Quelques heures avant l'arrivée de l'ouragan, plusieurs dizaines de tornades se sont formées sous les orages en périphérie de l'ouragan, ce qui a créé de nouveaux dégâts et projectiles avant même les vents les plus forts de l'ouragan.

    Les météorologues ne voulaient pas y croire

    La zone de formation de la dépression Milton a surpris les météorologuesmétéorologues qui ne voulaient pas y croire : le phénomène s'est formé dans la baie de Campêche au sud-ouest du golfe du Mexique. Les météorologues estimaient que cette petite perturbation avait peu de chance de se transformer en tempête tropicaletempête tropicale en raison de conditions météo peu favorables et il n'inquiétait personne au départ. Il s'est nourri des eaux chaudes, mais surtout, il a défié les vents forts qui circulaient dans l'atmosphèreatmosphère : ces vents auraient dû l'empêcher de s'aggraver et de gagner en hauteur. Son intensification en tempête tropicale, puis en ouragan, a surpris les météorologues et a bousculé leurs connaissances. La tempête aurait dû être « décapitée » par les vents forts en altitude, mais les eaux anormalement chaudes (30,5 °C) lui ont permis de se renforcer malgré tout !

    Après la catastrophe de l'ouragan Helene, Milton prouve une fois de plus qu'avec le réchauffement climatiqueréchauffement climatique, il faut désormais s'attendre à tout, et même ce qui semblait auparavant impossible, en matièrematière de catastrophe météo.