Les températures anormalement basses que nous connaissons actuellement vont durer jusqu'à la fin du mois d'avril, avec des valeurs de 5 à 9 °C sous les moyennes. La situation météo est bloquée, la faute à un jet-stream qui fait une énorme boucle vers le sud.
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Nous avons tendance à l'oublier, la première quinzaine d'avril a été record en matièrematière de chaleurchaleur en France. Mais la météométéo est brusquement passée d'un extrême à l'autre, autrement dit de l'été à l'hiver au cours du même mois.
S'il n'y a pas de records de froid battus, le pays connaît tout de même des températures inférieures aux moyennes de saison (de l'ordre de 5 à 9 °C sous les normales) cette semaine. Le froid n'est par contre pas aussi prononcé que lors de la fin avril 1991 et 1976, rappelle Météo France.
10 jours de froid liés à un blocage météo
Cette période remarquablement fraîche pour la saison a débuté le 16 avril et devrait durer jusqu'au 26 ou 28 avril selon les régions. Après plusieurs mois de pluies abondantes et de températures au-dessus des normes, la végétation est en avance sur une grande partie de la France. Le gel de ces jours-ci représente donc un grand risque pour les cultures en cours, et les matinées resteront hivernales dans le Centre-Est et le Nord-Est jusqu'à vendredi.
Il s'agit d'un blocage météo, lorsque les grands centres d'actions qui déterminent le temps n'évoluent pas, ou peu. En cause, une ondulation du jet-stream qui descend fortement vers le sud, jusqu'en Espagne et en Italie : le jet-stream délimite l'airair froid de l'air chaud, et il circule de manière plus ou moins linéaire, mais ces dernières années ses ondulations sont de plus en plus marquées. Les modèles de prévision envisagent un changement à partir du 27 ou 28 avril, avec une nouvelle ondulation du jet-stream vers la Scandinavie, permettant cette fois à l'air chaud de remonter sur la France. Les températures devraient simplement regagner les moyennes de saison, sans excès.
Mais cela pourrait être de courte duréedurée, avant un nouveau changement de temps possible début mai.
Pourquoi les températures vont passer d'un extrême à l'autre ces prochains jours ?
Article de Karine DurandKarine Durand, écrit le 14 avril 2024
Les températures sont élevées en France ce week-end, dignes de l'été, mais elles vont replonger vers des niveaux situés sous les normales de saison dans les prochains jours ! Comment expliquer d'aussi grandes variations en si peu de temps ?
La France a battu son record mensuel national de chaleur, pour un mois d'avril, le 6 avril dernier : il a fait 33,9 °C à Navarrenx, dans les Pyrénées-Atlantiques. Le record de douceur nocturne a également été battu avec 22,5 °C à Biarritz. Il n'a donc jamais fait aussi chaud aussi tôt dans l'année en France. Ce pic de chaleur a ensuite été suivi d'une chute du mercuremercure, et la situation va encore se répéter ces prochains jours : ce week-end, les températures atteindront probablement les 25 °C sur la moitié nord du pays et 30 °C sur la moitié sud, un temps de plein été avec deux à trois mois d'avance. L'événement sera de courte durée, puisqu'une nouvelle chute vertigineuse est prévue dès lundi (10 à 15 °C en moins l'après-midi), avec un risque de gel matinal sur les régions centrales en milieu de semaine.
Des ondulations extrêmes du jet-stream
Ce « yoyo » des températures, comme aiment l'appeler les météorologuesmétéorologues, est aussi typique des intersaisons, comme le printemps et l'automne. La bascule d'une saison à une autre se fait rarement de manière très nette et à cette époque il est courant que le temps vacille de l'hiver à l'été d'un jour à l'autre. Mais il faut bien avouer que ces variations sont assez extrêmes ces temps-ci, surtout en ce qui concerne la chaleur. Le jet-stream subit actuellement (et une fois de plus) des ondulations très marquées : entre ce vendredi et ce samedi, une boucle du courant-jetcourant-jet remonte très haut vers le nord, jusqu'en Scandinavie, permettant à l'air chaud des régions du sud de remonter sur la France.
Mais entre mardi et mercredi prochain, la boucle s'inverse et descend sur le sud de la France, permettant à de l'air plus frais de dévaler des régions du nord.
Rappelons que le jet-stream est un courant de haute altitude censé circuler de manière assez linéaire, et que ces ondulations sont de plus en plus extrêmes depuis une vingtaine d'années.