Le pic du phénomène météo El Niño va se produire dans les prochaines semaines, entre novembre et février, et il affectera quatre continents. Celui de cette année s'annonce fort, et il va impacter la météo de cet hiver avec des conséquences différentes les régions. Qu'en sera-t-il pour l'Europe et la France ?
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Le monde va assister au pic d'intensité du phénomène El NiñoEl Niño dans les prochaines semaines, plus exactement entre fin novembre et début décembre. Cet événement cyclique et naturel a toujours des conséquences marquées sur la météo du continent américain, asiatique, australien et africain. Mais ce El Niño 2023-2024 ne sera pas classique, il y a 75 à 85 % de chances pour qu'il s'agisse d'un phénomène « fort » selon la NOAA. L'anomalieanomalie de température de l'eau, signe d'El Niño, était de +1,6 °C en septembre. La perspective d'un super El Niño, avec un réchauffement de l'eau à +2 °C, reste possible mais avec seulement 3 chances sur 10, selon les dernières prévisions de la NOAANOAA.
Avec El Niño, chaque dixième de degré compte : un réchauffement de l'eau à +1,8 °C aura des conséquences bien plus fortes qu'un réchauffement à +1,5 °C. Mais, pour le moment, malgré les craintes et les prévisions alarmistes de ces derniers mois, El Niño 2023 n'atteint pas la puissance des plus forts enregistrés dans le passé : ceux de 1982-1983, 1997-1998 et 2015-2016.
En bref, l'événement de cette année s'annonce fort, mais pas extrême selon la NOAA. Il faut tout de même préciser que, du côté du Bureau australien de la météorologie, les prévisions sont plus alarmantes : l'organisme prévoit un réchauffement de l'eau de +1,9 °C en novembre et +2,2 °C en janvier.
Des conséquences importantes sur la météo de quatre continents
Afin de visualiser en un coup d'œilœil les conséquences d'El Niño sur la météo de cet hiver dans l'hémisphère Nord, et sur la météo de cet été dans l'hémisphère Sud, la NOAA a publié une carte mondiale de ses effets.
Entre décembre et février :
- En Amérique du Nord, le temps s'annonce plus chaud que la normale dans l'ouest canadien et dans les rocheuses, plus humide dans le sud-ouest américain (moins de sécheresse dans le désert, mais des risques d'inondations) et plus frais et humide dans tout le sud des USA (avec une probabilité de neige dans les zones peu habituées).
- En Amérique du Sud, le temps s'annonce plus sec au nord du Brésil, en Guyane et au Venezuela, plus chaud sur la côte ouest du Brésil et plus humide en Argentine et en Uruguay. La forêt amazonienne sera plus sèche avec un risque accru de feux de forêts.
- En Asie, le temps s'annonce globalement plus chaud que la moyenne sur des pays qui ont déjà souffert de fortes anomalies chaudes ces dernières années (comme l'Inde, le Pakistan, la Chine et le Japon), plus chaud et sec sur la Thaïlande et l'Indonésie, plus humide sur l'est de la Chine et Taïwan.
- En Australie, le temps s'annonce plus chaud au sud, avec un risque d'aggravation de la saisonsaison des incendies.
- En Afrique, le temps s'annonce plus chaud et sec au sud-est du continent (Afrique du sud, Mozambique, Botswana, Zambie, Madagascar...) et plus chaud et humide en Ouganda, Kenya, Rwanda et Tanzanie.
En Europe, l'effet d'El Niño n'a pas été prouvé à ce jour.
El Niño et le réchauffement climatique vont s'additionner
Le fait que le El Niño 2023 ne s'annonce pas aussi extrême que ceux de 2015-16 ou 1997-98 ne signifie pas que ses conséquences ne seront pas importantes. La température globale de l'eau de surface des océans se rajoute à l'anomalie d'El Niño dans le Pacifique : le combo El Niño et réchauffement climatiqueréchauffement climatique est même susceptible d'engendrer des conditions météo plus extrêmes que lors des précédents El Niño, car ceux des années passées se sont produits dans un contexte moins marqué par le changement climatique.
Toutes les agences prévoient un El Niño « fort » avec des conséquences planétaires
La NOAA vient de publier un nouveau diagnostique sur l'évolution d'El Niño. Le phénomène s'annonce « fort » ces prochains mois et il aura des conséquences importantes sur la météo mondiale de cet hiver.
Article de Karine DurandKarine Durand, écrit le 15 août 2023
Toutes les différentes prévisions des grands organismes météo qui étudient El Niño se rejoignent désormais. Après les prévisions très aggravantes sur l'évolution du phénomène faîtes par le Bureau australien de la météorologie, qui envisagent un « super El Niño » entre septembre et octobre prochain, la NOAA confirme que le El Niño en cours sera certainement « fort ». Dans son dernier diagnostique de la situation, l'organisme américain estime à « deux chances sur trois » cette probabilité, et à 95 % le risque que celui-ci persiste jusqu'en février 2024.
Les premiers effets d'El Niño seront visibles cet hiver dans certains pays
Ce réchauffement d'un partie des eaux du Pacifique, lié à un changement d'orientation des ventsvents, a des conséquences majeures sur le climat mondial. Jusqu'à maintenant, même si le phénomène était en place depuis juin, il était trop faible pour avoir un impact.
Les effets les plus forts seront visibles l'hiver prochain : en Amérique du nord, l'hiver sera sans doute plus chaud que la normale au Canada et au nord des États-Unis, et plus frais au sud du pays. En Australie, l'été (de décembre à février) est en général plus chaud, plus sec, et donc plus propice aux grands incendies lors des années El Niño. La corne de l'Afrique, qui souffre de sécheresse extrême depuis 5 ans, devrait bénéficier au contraire de davantage d'eau entre l'hiver et le printemps.
En Europe, les effets d'El Niño au cours de l'hiver ne sont pas connus, ou bien inexistants : aucune tendance météo n'a jusqu'à maintenant pu être associée au phénomène sur le continent européen. Si le phénomène El Niño 2023-2024 se montre aussi puissant que les différents organismes de prévision le pensent, l'année 2024 sera sans doute marquée par un double réchauffement du climat : celui lié aux émissionsémissions de gaz à effet de serregaz à effet de serre, et celui lié à El Niño. Rappelons que la dernière année la plus chaude jamais enregistrée, 2016, s'est produite lors d'une phase El Niño.
Le phénomène El Niño sera-t-il aussi extrême que le redoutaient les scientifiques ?
Article de Nathalie MayerNathalie Mayer, écrit le 16 juillet 2023
L'information s'est confirmée à partir du début du mois de juin dernier. Un nouveau phénomène El Niño a débuté. Très vite, certains ont redouté qu'il devienne un « super El Niño ». Mais cela pourrait finalement ne pas être le cas.
Au début du mois de juin dernier, les experts du monde entier le confirmaient. Un phénomène El Niño s'était mis en place dans l'océan Pacifique. Une première depuis sept ans maintenant. Et aussitôt, le monde entier avait voulu savoir ce qu'il en serait de son intensité. Il faut dire que les années El Niño sont toujours plus chaudes et plus agitées que les autres. Le phénomène provoque en effet une réorganisation de la circulation atmosphériquecirculation atmosphérique qui peut conduire à des phénomènes météorologiques extrêmes dévastateurs : de violents cyclonescyclones tropicaux, de graves sécheresses ou encore des mégafeux de forêt. Les pertes associées s'élèvent généralement à des milliers de milliards d'euros. Savoir s'il faut s'attendre à un El Niño classique ou fort a donc de l'importance. Un peu plus encore dans le contexte de changement climatique que nous connaissons aujourd'hui.
L'Organisation météorologique mondiale (OMM) officialisait « le début de l'épisode » il y a quelques jours. Elle se prononçait alors pour un phénomène qui « devrait être au moins modéré ». D'autres l'envisageaient plutôt fort. Les chercheurs du Bureau of Meteorology australien - qui font référence en la matièrematière - évoquaient même une intensité « absolument exceptionnelle ». Les médias parlent de « super El Niño ».
Les scientifiques attribuent le qualificatif de « fort » à un phénomène El Niño lorsque les températures dans l'est de l'océan Pacifique montent à plus de 2 °C au-dessus des normales. C'est énorme. Rappelons en effet que pour confirmer un phénomène El Niño, il faut que les températures dans cette région du monde se calent entre 0,5 et 0,8 °C seulement au-dessus des moyennes.
Des « super El Niño » de plus en plus fréquents avec le réchauffement
Aujourd'hui cependant, des chercheurs de la Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation - toujours en Australie - jugent que la probabilité pour que ce phénomène El Niño soit extrême est finalement assez faible. C'est l'histoire qui leur fait penser cela. Parce que nous sortons tout juste de trois années La Niña. Et que depuis 1950, alors que notre Planète a connu cinq événements La NiñaLa Niña aussi longs, aucun n'a été suivi d'un « super El Niño ».
Ces 40 dernières années, le monde a tout de même connu trois occurrences d'un El Niño fort. En 1982-1983, en 1997-1998 et en 2015-2016. Les anomalies de températures qui ont alors été enregistrées dans le Pacifique étaient bien toutes comprises entre +2 et +3 °C.
Et ce que les chercheurs imaginent, c'est que les phénomènes El Niño forts pourraient devenir de plus en plus fréquents avec le changement climatique. Parce que le Pacifique équatorial devrait se réchauffer plus rapidement que les régions limitrophes. Et que ce différentiel de réchauffement devrait faciliter le déplacement des zones de convectionconvection vers l'est. De quoi alimenter des précipitationsprécipitations sur le Pacifique oriental équatorial. Or justement, les scientifiques définissent aussi un El Niño comme extrême lorsque ces précipitations moyennes au cours des mois de décembre, janvier et février sont supérieures à 5 mm par jour. Habituellement, elles sont d'environ à 1 mm par jour. Mais à l'occasion de l'El Niño de 1997, par exemple, elles ont atteint des pointes de 11 mm par jour.
Les scientifiques australiens envisagent un El Niño d'une intensité exceptionnelle
Un El Niño à la puissance record est-il en train de se mettre en place dans l'océan pacifique ? C'est en tout cas ce que prévoit le Bureau de la MétéorologieMétéorologie en Australie, un organisme connu pour la fiabilité de ses prévisions concernant le phénomène climatique El Niño.
Article de Karine Durand, publié le 22/06/2023
Il n'y a plus aucun doute que le phénomène El Niño va largement influencer la météo mondiale de cette année 2023, et probablement celle de 2024 également. Mais avec quelle intensité ? Depuis plus d'un mois, tous les signaux tendent vers un El Niño assez fort et certains modèles météo prévoient même, depuis le printemps, la possibilité d'un « super El Niño ».
Le seuil du super El Niño serait pulvérisé dès la fin de l'été
Le BOM, Bureau of Meteorology australien, est l'une deux grandes références mondiales pour la prévision d'El Niño, avec la NOAA, l'organisme américain. Et dans leurs dernières prévisions réactualisées le 20 juin, les scientifiques australiens n'envisagent pas seulement un super El Niño, mais un super El Niño d'une intensité absolument exceptionnelle qui va s'additionner au réchauffement climatique.
Sachant que l'on parle d'un super El Niño à partir d'une température de +2 °C comparée à la normale, dans une zone précise du Pacifique équatorial, voilà les prévisions du BOM pour les prochains mois :
- juillet : +1,8 °C,
- août : + 2,6 °C,
- septembre : + 2,9 °C,
- octobre : +3 °C,
- novembre : +3,2 °C.
Un niveau de chaleur totalement inédit dans le Pacifique selon le bureau australien
La précédente anomalie de chaleurchaleur record de cette zone du Pacifique était de +2,6 °C fin 2015, laquelle a mené à l'année la plus chaude enregistrée au niveau mondial : 2016.
Depuis le printemps, le BOM ne fait que revoir à la hausse ses prévisions de températures. Si les prévisions des australiens se confirment, cela voudrait dire que le El Niño 2023 serait record en terme d'intensité. Une telle chaleur dans l'est du Pacifique aura alors des conséquences majeures, non seulement sur la température mondiale, mais aussi sur la météo régionale du continent américain, de l'Australie, de l'Afrique et de l'Asie.
C'est officiel : le phénomène El Nino arrive et il va bouleverser le climat
Article de Karine Durand, publié le 9 juin 2023
Ce qui n'était, il y a quelques semaines, qu'une forte probabilité est désormais confirmé : El Niño est officiellement en place dans l'océan Pacifique. Le seuil de températures a été atteint et El Niño devrait continuer jusqu'en 2024 avec des conséquences importantes sur la météo mondiale.
Ce phénomène climatique se caractérise par un réchauffement d'une partie de cet océan, la zone équatoriale du Pacifique. À la base, c'est un changement d'orientation des vents qui provoque la hausse des températures des eaux situées juste en dessous de la surface, et toutes les conditions atmosphèreatmosphère-océan ont été réunies pour favoriser le développement d'El Niño au cours du mois de mai.
On parle d'El Niño lorsque la température de ces eaux se situe à +0,8 °C par rapport à la moyenne. La NOAA, l'organisme américain de référence, en ce qui concerne l'étude de l'atmosphère et des océans, vient de préciser que les mesures effectuées à différents endroits de la zone concernée indiquent des valeurs entre +0,8 °C et +2,3 °C. Il n'y a donc plus aucun doute, le réchauffement de ces eaux est déjà important pour la saison. La probabilité qu'El Niño se renforce au cours de l'été, et jusqu'à la fin de l'automneautomne, approche les 100 %. Plus encore, la NOAA affirme que le phénomène persistera sans doute tout au long de l'hiver jusqu'en 2024.
Des signaux indiquent un El Niño probablement intense
Même si la NOAA se veut prudente sur l'intensité de cet El Niño 2023-2024, de nombreux organismes météo sont assez confiants sur la probabilité d'un phénomène fort, voire même d'un « super El Niño ». Quoi qu'il en soit, ce phénomène climatique aura pour conséquence de réchauffer le climat mondial pendant 1 à 2 ans, en s'additionnant au réchauffement climatique lié aux émissions de gaz à effet de serre. Ses conséquences seront également importantes sur la météo des États-Unis, de l'Amérique du Sud, de l'Australie et de l'Asie.
Surchauffe des océans et El Niño : une combinaison explosive !
Article de Karine Durand, publié le 18 mai 2023
Depuis la mi-janvier, la température moyenne à la surface des océans bat tous les records. Dans le même temps, un phénomène tout à fait naturel se met actuellement en place dans l'océan Pacifique : El Niño, un réchauffement des eaux du Pacifique qui risque d'être plus fort en raison des températures anormales dans les océans.
Le fait que la température globale des océans s'élève chaque année un peu plus haut n'a rien de nouveau, mais l'écart entre la normale et les valeurs de 2023 est inédit. La hausse s'est largement accentuée début avril, jusqu'à dépasser les 21 °C. En cette mi-mai, la température a légèrement baissé, jusqu'à 20,9 °C, un niveau qui reste exceptionnel. Cette eau surchauffée à la surface des océans est directement liée au réchauffement climatique provoqué par les émissions de gaz à effet de serre.
Les prémices d'El Niño sont déjà très importants pour un mois de mai
Cependant, un autre phénomène de réchauffement, naturel et cyclique, se met en place actuellement dans une zone précise du Pacifique : El Niño, dont la dernière phase remonte à 2019, sera de retour entre l'été prochain et l'automne. Celui-ci se manifeste par une température de l'eau du Pacifique équatorial de +0,8 °C par rapport à la normale. Ces derniers jours, la température de cette zone de l'océan atteignait déjà +0,6 °C. Ce chiffre élevé témoigne de la mise en place d'un El Niño potentiellement fort, voire même un « super El Niño ».
En comparaison, la plupart des autres années marquées par le début du phénomène présentaient à la même époque une anomalie chaude de +0,2 à 0,5 °C. Un fort El Niño se produit lorsque la température est de +1,8 °C comparée à la normale, et un « super El Niño » se caractérise par une température de +2 °C minimum par rapport à la normale. Les modèles météo montrent que la configuration de l'atmosphère sera favorable à un réchauffement encore plus fort des eaux du Pacifique au cours du mois de juin.
Une étude publiée dans Nature Communications en novembre 2022 démontre d'ailleurs que le réchauffement climatique des océans aura un impact significatif sur l'oscillation climatique El Niño/La Niña d'ici 2030, en les rendant plus extrêmes.
Un fort El Niño est fortement probable, mais ce n'est pas automatique
El Niño et le réchauffement climatique sont deux phénomènes bien distincts, qui s'additionnent. Une eau déjà anormalement chaude, comme c'est le cas actuellement, amplifie le phénomène naturel El Niño. Dans ce contexte de surchauffe générale des eaux des océans, la hausse des températures du Pacifique peut donc être amplifiée. Le risque d'un « super El Niño » est donc à prendre très au sérieux pour les prochains mois.
Cependant, ces prévisions sont à nuancer avec l'expérience des dernières années : le comportement des deux phases El Niño et La Niña a souvent défié les prévisions des plus grands organismes météo. Le dernier El Niño, en 2019, avait été plutôt faible malgré l'effet déjà très fort du réchauffement climatique sur les océans. Cet événement a ensuite été suivi d'un triple La Niña (un refroidissement du Pacifique équatorial) à la duréedurée exceptionnelle. Le réchauffement climatique joue donc un rôle aggravant concernant l'apparition d'El Niño, ainsi que son intensité, cependant d'autres paramètres météo sont à prendre en compte, comme l'orientation des vents, favorables ou non, à la hausse des températures du Pacifique. Mais, dans ce contexte extrêmement chaud des océans, la survenue d'un un fort El Niño n'aurait finalement rien d'étonnant.
Un « super El Niño » va-t-il bouleverser le climat cette année ?
Article de Karine Durand, publié le 16 avril 2023
Le retour du phénomène climatique El Niño se confirme de plus en plus pour cet été. Il y a désormais presque 90 % de chances qu'il se produise à l'automne ! Certains modèles climatiquesmodèles climatiques prévoient même un « super El Niño » d'ici fin 2023, un événement qui aurait pour conséquence de bouleverser le climatclimat mondial.
Il n'y a désormais quasiment plus aucun doute, le phénomène El Niño sera de retour ces prochains mois. Rappelons que ce phénomène climatique, qui influence la météo d'une partie du monde au cours des mois suivants, se caractérise par une température plus élevée sur une zone précise de l'océan Pacifique. Après un triple La Niña, son homologue froid -- qui a sans doute permis d'atténuer un peu le réchauffement climatique ces dernières années --, El Niño aura un effet réchauffant.
Dans son communiqué du 13 avril, la NOAA a émis une « vigilance El Niño , signifiant que toutes les conditions sont actuellement favorables au développement du phénomène ces prochains mois : l'organisme américain estime à 62 %, les probabilités pour que El Niño se développe entre mai et juin, à 82 % entre août et octobre et près de 90 % à l'automne ! L'océan Pacifique équatorial montre en effet des signes de réchauffement important en ce début avril, qui résultent d'un changement d'orientation des vents.
En plus de son effet réchauffant sur le climat mondial, El Niño a des conséquences régionales très fortes, certaines négatives, d'autres positives : de fortes précipitations en Amérique Centrale, en Californie et au sud-est des États-Unis, de la sécheresse en Amérique du Sud, ainsi qu'en Australie avec le retour des méga-feux, une moussonmousson atténuée ou décalée en Inde, moins de cyclones dans l'Atlantique, mais aussi, une multiplication de certains virus comme le choléracholéra ou la denguedengue.
Vers un « super El Niño » ces prochains mois ?
À l'heure actuelle, la NOAA estime qu'il y a 4 chances sur 10 pour qu'un « fort El Niño » se mette en place, et à seulement 1 chance sur 10 pour qu'aucun El Niño ne voie le jour en 2023. Mais ces prévisions seront revues, et précisées, lors du prochain point sur la question le 11 mai.
De manière moins officielle, plusieurs modèles météo qui effectuent des prévisions à long terme entrevoient déjà le spectrespectre d'un « super El Niño », un phénomène qui ne se produit que tous les 10 à 15 ans. Un El Niño classique se caractérise par une température du Pacifique équatorial de +0,8 °C par rapport à la normale, et un super El Niño par une température de minimum +2 °C par rapport à la normale. Ce seuil est déjà prévu par certains modèles météo au cours du mois d'octobre prochain, mais des prévisions aussi lointaines sont à considérer avec prudence.
Le dernier événement extrême du même type s'est produit en 2016 et a donné lieu à l'année la plus chaude jamais enregistrée. L'effet d'El Niño s'additionne à celui du réchauffement climatique, voilà pourquoi l'année 2023 et peut-être 2024 en raison du temps de réaction du climat, pourraient se positionner comme les nouvelles années les plus chaudes jamais enregistrées sur Terre.
Le retour d'un super El Niño, moins de 10 ans après celui de l'année 2016, serait particulièrement exceptionnel.
Un nouveau phénomène El Niño est en train de naitre sous nos yeux dans le Pacifique
Article écrit le 2 mars 2023, par Karine Durand
Après trois années marquées par le phénomène refroidissant La Niña, le retour de son homologue chaud El Niño se confirme de plus en plus. Un changement d'orientation des vents va se mettre en place dans le Pacifique et celui-ci va avoir un impact sur la température de l'eau, et par la suite, sur le climat mondial.
Ce phénomène climatique, qui influence la météo d'une partie du monde au cours des mois suivants, se caractérise par une température plus élevée sur une zone précise de l'océan Pacifique. Mais le point de démarrage premier du mécanisme est un changement dans l'orientation des vents. Et les modèles de prévision météo indiquent justement l'arrivée de vents d'ouest puissants au cours des deux prochaines semaines : ce renversement de situation météo semble s'apparenter à la naissance d'un El Niño 2023.
Plus d'une chance sur deux de retrouver El Niño cet été
Ce mercredi 1er mars, l'Organisation météorologique mondiale a justement publié un communiqué sur la probabilité du phénomène au cours des prochains mois. La Niña va faiblir en mars, laissant place à une phase neutre entre mars et mai, dont la probabilité est estimée à 90 %. L'arrivée d'El Niño en avril n'est probable qu'à 15 %, puis celle-ci monte à 35 % en mai, et à 55 % entre juin et août.
Malgré le réchauffement climatique, La Niña a contribué à limiter la hausse des températures ces trois dernières années. Le retour d'El Niño sera synonyme d'une accentuation du réchauffement planétaire. Rappelons que l'année 2016, la plus chaude enregistrée à ce jour, était justement une année El Niño dont les effets avaient été décuplés par le changement climatique.