La météo passe d'un extrême à l'autre en 2023. Après la chaleur record et la sécheresse du début d'automne, la France est désormais « noyée » dans un déluge de perturbations pluvieuses. Il n'a d'ailleurs jamais autant plu en l'espace de 15 jours en France depuis le début des relevés météo, soit depuis 1958. Les sols sont gorgés d'eau, mais la recharge des nappes phréatique est plus lente.
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Une moyenne de 138 millimètres de pluie a été enregistrée en moyenne dans notre pays entre le 19 octobre et le 2 novembre, battant le précédent record : 130 millimètres enregistrés du 21 septembre au 5 octobre 1993. En montagne, Météo France précise que « l'enneigement est vraiment conséquent » au-dessus de 2 500 mètres, avec 60 centimètres à 1 mètre de neige dans les Alpes ce lundi novembre. C'est justement du centre-ouest aux Alpes que les précipitations ont été les plus abondantes ces dernières semaines : en Vendée, il est tombé plus de 300 millimètres de pluie depuis mi-octobre, soit plus de 3 fois la normale. Les perturbations incessantes et les tempêtes Ciarán et Domingos ont saturé d'eau les sols des départements de la façade atlantique. À l'extrême nord, le Pas-de-Calais a été placé en vigilance rouge ce lundi 6 novembre en raison d'importantes crues en cours, susceptibles de s'aggraver avec les nouvelles pluies annoncées.
Côté agriculture, après avoir souffert de la sécheresse, les céréaliers sont désormais confrontés à des sols gorgés d'eau ne permettant pas de semer. Et ce rail de perturbations va continuer à impacter la France, et particulièrement l'ouest : la semaine va être marquée par une nouvelle perturbation quasiment tous les jours, avec à nouveau de fortes pluies. La semaine suivante, à partir du 13 novembre, devrait être moins pluvieuse, mais pas complètement sèche non plus.
La sécheresse de surface a disparu, mais les nappes phréatiques sont toujours en souffrance
La sécheresse des sols (jusqu'à 40 centimètres de profondeur) a désormais quasiment complètement disparu : cela fait bien longtemps qu'une telle situation ne s'était pas produite. Seules certaines parties de l'Aude, de l'Aveyron, des Hautes-Pyrénées et des Pyrénées Orientales restent encore en état de sécheresse.
Pour autant, la situation des réserves profondes en eau est bien différente. Au 1er octobre, 66 % des niveaux étaient encore sous les normales mensuelles. Une douzaine de départements est d'ailleurs toujours placée en état de « crise » au 6 novembre, avec des restrictions drastiques d'usage de l'eau : Yvelines, Cher, Loiret, Haute-Loire, Nièvre, Hérault, Aude, Pyrénées Orientales ou encore Var.
Les nappes phréatiques du Roussillon sont dans un tel état de souffrance que les experts estiment que des centaines d'années seront nécessaires avant de les voir atteindre un niveau satisfaisant. Ailleurs en France, les nappes se remplissent, mais l'infiltration est très lente. Sur la majeure partie du pays, l'amélioration est certaine mais le niveau est si bas qu'un automne et un hiverhiver anormalement pluvieux, du début jusqu'à la fin, seront nécessaires.
Une nouvelle crise de l’eau menace ces régions de France où la sécheresse s’intensifie
Article de Karine DurandKarine Durand, écrit le 9 octobre 2023
Avec les températures exceptionnelles de fin septembre et début octobre, la sécheresse de surface, qui avait quasiment complètement disparu, fait son grand retour. Elle est désormais présente sur les 3/4 du pays, avec des niveaux « sévères » à « extrêmes » sur certains départements du sud et du nord-est.
L'automne est généralement synonyme du retour de la fraîcheur et des perturbations pluvieuses. Même si elles ne font pas plaisir à tout le monde, ces perturbations sont indispensables pour le fonctionnement de la nature à cette époque. L'automne et l'hiver sont deux saisonssaisons pendant lesquelles les nappes phréatiques doivent se remplir pour ensuite affronter la période chaude. Or, côté nappes phréatiques, la situation, bien que toujours mauvaise, avait commencé à s'améliorer à la fin du mois d'août : 62 % des niveaux (contre 72 % en juillet) étaient sous les normales mensuelles au 1er septembre. Si les blocages anticycloniques -- qui apportent un temps chaud et ensoleillé actuellement -- continuent, alors il est quasiment certain que nos réserves en eau vont encore diminuer.
Une sécheresse aussi forte en octobre qu'au cours de l'été dans certains départements
Mais c'est la sécheresse de surface (agricole, jusqu'à 40 centimètres de profondeur) qui évolue le plus vite depuis quelques jours. Les trois quarts de la France sont désormais touchés par un état de sécheresse plus ou moins fort : la sécheresse est « légère » à « sévère » du sud-ouest au nord-est du pays.
Mais des départements présentent un niveau de sécheresse classé « extrême » sur une partie de leur territoire, aussi fort que celui connu en plein été : Haute-Garonne, Ariège, Gers, Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Tarn, Puy-de-Dôme, Haut-Rhin, et Bas-Rhin.
Une période plus humide et plus fraîche est prévue à partir du 15 octobre, mais celle-ci s'annonce de courte duréedurée et il est fort probable que la fin octobre se déroule à nouveau sous un temps sec.
Sécheresse en France : comment a évolué la situation ?
Article de Karine Durand, écrit le 26 septembre 2023
Une caniculecanicule tardive, du plein soleilsoleil, des oragesorages aux précipitations diluviennes, de fortes pluies durables... Ce mois de septembre a été marqué par des conditions météométéo très variables en France. Contrairement à l'été 2022, des pluies soutenues ont régulièrement ponctué la saison estivale 2023, jusqu'en septembre. Avec des conséquences positives, en surface comme en profondeur. Mais pas partout.
Une nette amélioration s'est produite au niveau de la sécheresse de surface (dite agricole) : en ce début de semaine, moins d'un quart du pays reste concerné par la sécheresse. La région Grand-Est, une partie de la Bourgogne-Franche-Comté et du Centre-Val de Loire sont encore touchées par une sécheresse de surface légère à modérée, très localement sévère en Alsace. Le Midi-Toulousain subit la même situation, avec même une zone de sécheresse extrême qui subsiste au sud de Toulouse.
Sur le reste du pays, la sécheresse a disparu, mais devrait revenir en partie avec la période chaude et sèche qui s'annonce entre fin septembre et mi-octobre. Les restrictions d'eau sont moins nombreuses que fin août, mais la partie n'est pas gagnée : elles concernent encore les trois quarts du pays. Une trentaine de départements sont encore en niveau de « crise », sur une partie de leur territoire.
Concernant les nappes phréatiques, nos réserves en eau potable, aucune amélioration n'était attendue avant l'automne. Contre toutes attentes, la situation a déjà commencé à s'améliorer en août : au 1er septembre, 62 % des niveaux sont sous les normales mensuelles, contre 72 % en juillet.
Malgré cela, l'état général des nappes phréatiques est loin d'être bon, les niveaux sont en baisse pour 73 % d'entre elles.
