Le satellite NPP, lancé ce matin par la Nasa, observera simultanément plusieurs paramètres atmosphériques pour mieux prédire ses évolutions à court terme et à long terme. Météorologie et climatologie profiteront donc toutes les deux de ce nouveau surveillant spatial.
Le satellite NPP au moment de son installation sur la fusée. © Nasa/Don Kososka, VAFB

Le satellite NPP au moment de son installation sur la fusée. © Nasa/Don Kososka, VAFB

National Polar-orbiting Operational Environmental Satellite, alias NPP : c'est le nom du satellite de 2,142 tonnes qu'une fusée Delta 2 a envoyé ce matin depuis la base Vandenberg sur une orbite circulaire à 824 kilomètres au-dessus du sol.

Depuis ce poste d'observation, NPP tournera quatorze fois par jour autour de notre planète et, sur son orbite polaire (passant au-dessus des pôles), il en survolera toute la surface. L'orbite est aussi héliosynchrone, c'est-à-dire synchronisée avec le Soleil, de sorte que le satellite repassera au-dessus d'une même zone à la même heure solaire locale.

La fusée Delta 2 sur la base Vandenberg (Californie) avant que le satellite NPP soit installé à son sommet. © Nasa/ VAFB

La fusée Delta 2 sur la base Vandenberg (Californie) avant que le satellite NPP soit installé à son sommet. © Nasa/ VAFB

NPP suivra en permanence des paramètres importants de l'atmosphère, comme les températures, l'humidité, l'extension de la couche d'ozone et la couverture nuageuse. Il observera également la surface des continents et des océans, pour en suivre les températures, mais aussi les changements dans la végétation, les pollutions dans les basses couches de l'atmosphère, les éruptions volcaniques ou l'étendue de la banquise.

Ces données permettront de mieux comprendre les évolutions de l'atmosphère à court terme et les météorologues espèrent atteindre grâce à lui les sept jours de prévisions fiables. NPP servira aussi à mieux étudier le fonctionnement global de l'atmosphère. L'un de ses instruments mesurera par exemple le flux radiatif de la Terre, un paramètre toujours mal cerné quand les nuages s'en mêlent. Ses données permettront donc d'améliorer les modèles climatiques.

Le satellite NPP avec ses cinq instruments. © Nasa

Le satellite NPP avec ses cinq instruments. © Nasa

NPP : une nouvelle génération de satellites environnementaux

Pour mener à bien ces tâches, NPP, construit sur une structure baptisée BCP (Ball Configurable Platform) commune à d'autres satellites environnementaux, embarque cinq instruments :

  • VIIRS (Visible Infrared Imaging Radiometer Suite) un radiomètre travaillant dans le visible et l'infrarouge. Il mesurera les émissions des océans, du sol, des glaces, de l'atmosphère, des aérosols et des nuages ;
  • Cris (Cross-track Infrared Sounder) un « sondeur infrarouge transversal » qui fournira des profils de températures, de pression et d'humidité dans l'atmosphère ;
  • Ceres (Clouds and Earth's Radiant Energy System), radiomètre qui étudiera l'effet des nuages sur le bilan radiatif de la Terre, mesurant les radiations réémises vers le sol, le flux radiatif de la Terre et même l'épaisseur des nuages ;
  • ATMS (Advanced Technology Microwave Sounder), un sondeur à micro-ondes qui mesurera des profils de températures et d'humidité, comme le fait Cris dans le domaine infrarouge, fournissant des informations complémentaires ; 
  • OMPS (Ozone Mapper Profiler Suite) qui observera l'ozone stratosphérique (en mesurant le rayonnement solaire réfléchi par la haute atmosphère), complétant le suivi réalisé depuis maintenant plusieurs décennies.

Pour la Nasa, ce satellite est le premier d'une nouvelle génération de satellites surveillant l'environnement, faisant suite à la série des EOS (Earth Observing System), comme Landsat, Terra, Jason ou Topex/Poseidon.