L’île de la Réunion vient de connaître son mois de décembre le plus sec depuis près de 50 ans. Quasiment toute l’île est désormais en état de sécheresse, à l’exception d’une petite zone du nord-ouest. Les habitants de l’est de l’île sont désemparés face aux coupures d’eau.
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La sécheresse ne fait que s'aggraver de semaine en semaine sur l’île de la Réunion. Selon MétéoMétéo France, les précipitations sont inférieures aux normales depuis l'été. Quelques pluies se sont produites à l'automne, mais elles ont été trop faibles pour être efficaces. La sécheresse de surface est légère à modérée du nord au centre (Saint-Denis, Saint-Louis, Cilaos), sévère du sud au nord-est (Sainte-Rose et Saint-Philippe) et exceptionnelle sur une partie de la côte est (Saint-François). Le constat est le même en ce qui concerne la sécheresse profonde (jusqu'à un mètre sous le sol) et même un peu plus grave.
Des restrictions d'eau ont été mises en place depuis le mois de décembre dans certaines villes, comme Sainte-Marie et Cilaos. Selon l'UNPA Réunion - syndicat agricole « Unis pour nos agriculteurs » -, 50 % des cultures pourraient être perdues si la pluie n'arrive pas très rapidement : la campagne sucrière et la vanille seront fortement impactées.
L’eau des villes asséchées de l’est est détournée vers l’ouest
Thibaut Ponamalé, un habitant de Saint-André, une zone en état de sécheresse sévère, a écrit une lettre ouverte aux décideurs politiques de l'est de la Réunion. Il s'indigne de la gestion de la situation : « Cette année, les habitants de l'est de La Réunion n'auront pas eu de Noël digne de ce nom. À la place, ils ont reçu un cadeau des plus indécents : des coupures d'eau annoncées à la dernière minute, parfois le soir même du réveillon ! [...] Comment, dans une des zones les plus pluvieuses de France, où il tombe parfois plus de 7 000 millimètres de pluie par an, peut-on encore priver des habitants d'un accès à l'eau potable ? Pire encore, aucune anticipation, aucune solution durable, juste une annonce tardive qui laisse des familles désemparées. Et pendant ce temps, l'eau est détournée vers l'ouest grâce à un projet de basculement qualifié de gigantesque gâchis écologique et financier par l'Union internationale pour la conservation de la nature UICNUICN, NDLRNDLR]. Les infrastructures actuelles laissent s'échapper plus de 50 % de l'eau captée, tandis que des millions sont dépensés pour des travaux qui détruisent des espèces protégées et dégradent nos écosystèmesécosystèmes ».
Des pluies salvatrices dans quelques jours, mais pas suffisantes
Depuis le mois de juillet, les précipitations sont inférieures aux normales de saisonsaison. Les pluies légères et peu intenses observées d'octobre à décembre n'ont pas été suffisamment significatives pour augmenter le niveau des nappes phréatiques.
« Un changement de temps significatif est envisagé » à partir du 10 janvier, selon Météo France. La Réunion devrait enfin connaitre « des assauts répétés d'averses, essentiellement sur la partie est du département. Le temps s'annonce maussade sur l'ensemble de l'île avec des pluies salvatrices ».
Cependant, en plus des températures trop élevées, cette pluie ne devrait pas suffire sur le long terme : « La tendance globale des semaines à venir est plutôt à moins de pluie qu'habituellement », précise Météo France.
