68 % des nappes phréatiques ont un niveau inférieur aux normales et la baisse va se poursuivre tout l'été. Au sud, malgré l'amélioration en surface, plusieurs nappes en profondeur présentent des niveaux bas complètement inédits.  


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    Le Bureau de Recherches Géologiques et MinièresBureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) vient de publier son état des lieux des nappes phréatiques, qui conditionnent 80 % de nos réserves en eau potable : 68 % des nappes ont un niveau sous les normales après une vidange active en juin, contre 66 % en mai.

    Alors que l'inquiétude était forte concernant une grande partie des nappes du sud en début d'année, c'est pourtant là que les précipitations ont été les plus bénéfiques. « Certaines nappes des bassins aquitain et de Provence affichent des niveaux satisfaisants, proches à supérieurs aux normales mensuelles ».

    Certaines nappes présentent des niveaux bas records

    Malgré de violents orages sur la moitié nord ces dernières semaines, « les pluies tombées lors d'épisodes orageux parfois violents s'infiltrent peu dans les sols. De plus, les températures élevées ont favorisé l'évapotranspiration et accru le besoin en eau des plantes. La vidange est active sur la plupart des nappes : 75 % des points d'observation sont en baisse en juin (60 % en mai) », précise le BRGM.

    Les nappes les plus en souffrance sont celles du Sundgau, du Dijonnais, de la Bresse, de la Dombes, du Nord Isère et du Bas-Dauphiné, et de Côte d'Azur. Certaines nappes affichent des niveaux inédits, avec des niveaux extrêmement bas : c'est le cas des nappes de Valas-Agde et des nappes du Roussillon.

    La sécheresse de surface reste présente au nord, mais moins au sud

    Les nappes phréatiques se situent en profondeur, et leur état contrastecontraste parfois fortement avec ce qui se passe en surface : la sécheresse agricole (ou sécheresse de surface) est bien marquée sur le nord-est, en raison des températures élevées depuis fin mai. Les sols sont aussi légèrement plus secs que la normale sur le reste de la moitié nord. Au sud, l'humidité des sols est soit proche de la normale quasiment partout, soit supérieure à la normale sur certaines zones.  

     


    Plus de la moitié des nappes phréatiques en France sont en souffrance

    Malgré les fortes pluies orageuses du printemps, 66 % des nappes phréatiques ont un niveau inférieur aux moyennes. Dans le sud-est, les réserves en eau sont au plus bas et les pluies estivales ne suffiront pas à combler le déficit.

    Article de Karine DurandKarine Durand, publié le 22 juin 2023

    Plus de 80 % de notre eau potable provient des nappes phréatiques, suivre leur évolution est donc indispensable au début de la saison estivale. Cette période sollicite toujours énormément les réserves en eau, et l'été ne permet pas aux nouvelles pluies de s'infiltrer en profondeur, à cause de la chaleur et de la végétation. Il faudra donc composer avec ce qu'il reste tout au long des prochains mois.

    Des niveaux très bas dans le sud-est et aucune amélioration avant l'automne

    Le BRGM précise qu'en mai, « les précipitations sont restées insuffisantes pour engendrer des épisodes de recharge et améliorer l'état des nappes. Les niveaux sont majoritairement en baisse ». Au 1er juin, la situation n'est donc pas satisfaisante sur une grande partie du pays : « 66 % des niveaux des nappes restent sous les normales mensuelles en mai (68 % en avril 2023) avec de nombreux secteurs affichant des niveaux bas à très bas » : les nappes du Dijonnais au Bas-Dauphiné, les nappes de Provence et de la Côte d'Azur, les nappes du Roussillon.

    Aucun espoir d'amélioration d'ici l'automneautomne pour ces nappes selon le BRGM : « en juin et pour le prochain trimestre, les niveaux des nappes devraient rester en baisse. Les épisodes de recharge devraient rester ponctuels et peu intenses et impacter uniquement les nappes réactives, sauf événements pluviométriques exceptionnels ».

    De très bonnes réserves en eau dans le nord-ouest du pays

    À l'inverse, le nord-ouest et une partie de la façade est du pays bénéficient actuellement de nappes bien remplies : les nappes du socle du Massif armoricain, de la Bretagne à la Vendée, la nappe d'Artois-Picardie, les nappes de l'Avesnois et du Boulonnais.


    Malgré les pluies, 75 % des nappes phréatiques à un niveau inquiétant en France

    Le BRGM, le service géologique national, vient de publier son point sur l'état des nappes phréatiques en France : les fortes pluies de mars n'ont pas permis d'améliorer la situation de sécheresse profonde et cela aura des conséquences sur les ressources en eau cet été.

    Article de Karine Durand, publié le 17 avril 2023

    Après un temps anormalement sec en février, le mois de mars a été marqué par le passage de fortes perturbations pluvieuses. « Les précipitations ont été abondantes et généralement excédentaires, excepté sur le pourtour méditerranéen et près des Pyrénées où la pluviométrie est restée déficitaire. Le déficit a également perduré sur la Corse », précise Météo France dans son dernier bulletin de situation hydrologique.

    Si la sécheresse de surface (agricole) a disparu sur la quasi-totalité du pays, sauf dans le Sud-Est, les niveaux des nappes phréatiques restent sous les normales pour 75 % d'entre elles, annonce le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) dans son rapport de début avril, contre 58 % en mars 2022. Or, notre eau potable provient en grande partie de ces nappes phréatiques. Un manque d'eau sur certains départements est donc fortement envisageable, cela s'était produit l'été dernier.

    Parmi les nappes présentant les niveaux les plus bas, le BRGM cite la nappe inertielle de la craiecraie champenoise, celle du couloir Rhône-Saône, ainsi que « les nappes de l'aquifèreaquifère multicouche du Roussillon qui connaissent une situation inédite depuis l'instauration de seuils de gestion, avec des niveaux bas à très bas ». Quelques nappes ont pu bénéficier des pluies pour se recharger, comme celle du socle du Massif armoricain, celles du  sud de la Vendée, du Périgord et des Causses du Quercy ou encore la  nappe du Plio-QuaternaireQuaternaire aquitain.

    La situation devrait continuer à se dégrader jusqu'à l'automne

    « À partir du mois d'avril, la hausse des températures, la reprise de la végétation et donc l'augmentation de l'évapotranspiration vont limiter nettement l'infiltration des pluies vers les nappes, précise le BRGM. En l'absence de précipitations suffisantes, la vidange devrait se généraliser à l'ensemble des nappes courant avril. Les niveaux devraient alors rester en baisse jusqu'à l'automne. En conséquence, la situation devrait se dégrader, rapidement sur les nappes les plus réactives et les plus sollicitées par des prélèvements et lentement sur les nappes inertielles et peu exploitées ».

    Par conséquent, le risque de sécheresse au cours de l'été est donc jugé comme « très fort » sur le bassin parisien, une partie du centre et du pourtour méditerranéen.