Des vents à plus de 150 km/h, des cumuls de pluie dignes de ceux d'un ouragan, ou encore des chutes de neige records, toutes ces conséquences sont celles de ce que l'on appelle une bombe météo. Un phénomène extrême qui se produit régulièrement en Amérique du Nord, mais aussi parfois en France.


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    La bombe météométéo mérite bien son nom, il s'agit de l'un des phénomènes les plus dangereux et destructeurs sur Terre. Rappelez-vous de la violence de la tempête Ciaran qui a dévasté une partie de la France début novembre 2023, des inondations dramatiques survenues en Californie en janvier 2023, et des villes complètement englacées au Québec et aux États-Unis en décembre 2022. Les effets d'une bombe météo sont très variés, certaines ne causent que peu de dégâts, quand d'autres ont des conséquences catastrophiques, aussi importantes que celles d'un ouragan de catégorie 3.

    La bombe météo est une dépression explosive et le terme a surtout été popularisé par les américains, qui sont davantage confrontés au phénomène que les Français. Sur la côte ouest américaine, comme en Californie, ces bombes météo sont souvent associées à des rivières atmosphériques, des bandes pluvieuses qui voyagent à travers l'océan pour ensuite venir déverser des pluies diluviennes. Le terme de « weather bomb » est très utilisé par les Américains, et l'expression a ensuite été importée en France. Cependant, l'organisme Météo France se refuse à l'employer et préfère utiliser le terme de « creusement explosif ».

    Une chute de pression vertigineuse

    Pour parler de bombe météorologique (aussi appelée bombe cyclonique), la pressionpression au sein du phénomène doit chuter d'au moins 24 hectopascals (hPa) en 24 heures. On dit que la dépression « se creuse », et dans le cas d'une chute de pression aussi importante (qui mène justement à la création d'une dépression), le creusement est explosif : la bombe météo se caractérise donc par une formation ultra-rapide, mais il faut préciser que certaines dépressions, qui n'entrent pas dans la catégorie de bombe météo, peuvent être encore plus violentes et provoquer des dégâts plus importants.

    Dans le cas de la tempête Ciaran, la pression a chuté de 45 hPa entre quelques heures, le seuil de « bombe » a donc facilement été atteint. Lorsqu'une bombe météo rencontre en plus les vents du jet-stream, elle est dynamisée par celui-ci (comme c'était le cas pour Ciaran, mais aussi pour les plus violentes tempêtes de neige américaines des dernières années).

    Les deux tempêtes de 1999 avaient les caractéristiques d'une bombe météo

    En Amérique du Nord, une zone où les bombes météo sont fréquentes, la pression la plus basse jamais enregistrée lors du passage de ce type de phénomène est de 951 hPA. En France, le record national est à 951,8 hPa en 1989 à la pointe de la Hague, devant les 960 hPa de Ciaran en novembre 2023. Les plus célèbres bombes météorologiques survenues en France sont celles associées aux deux tempêtes historiques de décembre 1999, et Xynthia en 2010. La formation d'une bombe météo est possible à n'importe quelle saison, mais les plus violentes surviennent généralement en fin d'automneautomne ou en hiverhiver.