Alors qu’El Niño a pris fin depuis le mois de juin, la phase censée lui succéder, La Niña, est très en retard. La NOAA annonce qu'elle devrait enfin réussir à s’imposer d'ici la fin de l’année. Quels seront ses effets ?


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    Le phénomène El Niño 2024 devait être suivi d'une phase neutre prévue pour durer quelques semaines, voire quelques mois. Mais cela fait déjà cinq mois que cette phase « d'entre-deux » se prolonge. Dans son dernier bulletin de situation paru le 14 octobre, la NOAA (l'agence gouvernementale météorologique des États-Unis) estime qu'il y a 60 % de chances que La NiñaLa Niña se mette en place cet automne, c'est-à-dire d'ici la fin novembre, et 70 % d'ici fin décembre. Cette nouvelle phase La Niña devrait être assez courte, jusqu'en mars seulement, alors que le précédent La Niña avait duré trois ans (de 2020 à 2023) ! En plus d'être court, La Niña 2024-2025 devrait être faible.

    Les premiers signes d'un refroidissement du Pacifique équatorial commencent à apparaître depuis fin septembre, visibles en bleu ici. © Mercator Ocean
    Les premiers signes d'un refroidissement du Pacifique équatorial commencent à apparaître depuis fin septembre, visibles en bleu ici. © Mercator Ocean

    L'effet de La Niña sera presque imperceptible 

    Rappelons que le phénomène Enso (composé d'une alternance des phases El NiñoEl Niño et La Niña) se caractérise par une variation de la température de l'eau dans une zone bien précise de l'océan Pacifique.  Alors qu'El Niño a un effet réchauffant, La Niña a un effet plutôt refroidissant sur le climat mondial. Mais un La Niña aussi court et peu intense n'aura que très peu d'effet pour limiter le réchauffement climatique. Le dernier épisode La Niña durable n'a pas du tout permis de freiner la hausse des températures à l'échelle mondiale.

    Un temps peut-être plus sec à venir en France

    Les deux phases du cycle Enso ne sont ni positives ni négatives, en ce qui concerne leur effet sur la météométéo : les conséquences sont très variables d'un pays à l'autre, avec des bénéfices et des inconvénients. Aucune étude scientifique n'a jamais réussi à prouver avec certitude l'effet du cycle Enso sur l'Europe. Mais les météorologuesmétéorologues ont remarqué que les années El Niño (plutôt rares depuis 2000) sont souvent marquées par un temps perturbé et humide en France, alors que les années La Niña (majoritaires) sont marquées par un temps plus anticyclonique et donc plus sec d'une manière générale, mais parfois aussi plus froid l'hiver.