Des inondations fulgurantes se sont produites ce lundi matin à Cannes, dans les Alpes-Maritimes. Des torrents d’eau ont envahi une partie de la ville, emportant les voitures sur leur passage. Pourtant, la quantité de pluie tombée reste très limitée, que s’est-il passé ?


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    « Aucune alerte reçue, aucun modèle météométéo en anticipation », publie ce matin le maire de Cannes, David Lisnard, dépassé par l'ampleur des inondations dans sa ville.

    Ce n'est pas tout à fait vrai, puisqu'une vigilance jaune avait été émise par Météo France. Un risque annoncé d'intempéries donc, mais pas de vigilance orange : et pour cause, d'un point de vue météorologique, les cumuls de pluie prévus ne correspondaient pas aux seuils d'une vigilance orange.

    « Seulement » 40 millimètres de pluie sont tombés en l'espace de deux heures dans Cannes, et 60 à 70 millimètres sur les hauteurs des environs. Des quantités d'eau bien inférieures à ce qu'on attend dans le cas d'un épisode méditerranéen, pour lequel les cumuls peuvent atteindre les 150 à 200 millimètres.

    Les images d'inondations dans la ville rappellent la catastrophe survenue le 3 octobre 2015, qui avait fait 20 morts. Cependant, lors de cette journée d'octobre 2015, 195 millimètres de pluie étaient tombés.

    La topographie et l’urbanisation responsables

    Deux paramètres permettent d'expliquer les inondations « surprises » de ce lundi 23 septembre 2024 :

    • une forte intensité de pluie en très peu de temps : environ 16 millimètres en 6 minutes, ce qui a donné lieu à un débordement immédiat ;
    • L'urbanisation et la topographie de la ville : les eaux tombées sur les massifs ont ruisselé vers la ville, aux rues très imperméabilisées, incapables de les absorber.

    Les quantités de pluie sont restées assez limitées dans ce département habitué à bien plus, mais comme souvent, la survenue d'une catastrophe dépend de plusieurs paramètres : la météo, mais aussi l'aménagement du territoire.