Chaque semaine, la température de surface de l’océan Atlantique et de la mer Méditerranée bat de nouveaux records. Cette surchauffe hors norme n’affecte pas seulement les organismes marins, elle affecte aussi la météo.


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    Les ouragans, dépressions et orages très pluvieux de ces dernières semaines ont très probablement été influencés par les températures extrêmes de l'eau. En l'espace de quelques semaines, plusieurs phénomènes ont marqué l'actualité.

    Une quantité d’eau record dans l’atmosphère et des pluies intenses

    En juillet 2024, la quantité de vapeur d'eau présente dans l'atmosphère a atteint 27 395 kgkg/m², du jamais-vu depuis le début des relevés en 1948. Plus l'atmosphère se réchauffe, plus l'eau de surface des océans s'évapore et monte dans l'atmosphère. Cette eau finit ensuite par retomber de manière disproportionnée sur terre. C'est ce qui explique pourquoi de simples perturbations et orages sont autant chargés de pluie. Le 15 août dernier, des précipitations diluviennes (plus de 200 mm en une journée) ont engendré de graves inondations dans les Baléares, à Minorque, en Espagne. Une dépression était en effet chargée d'humidité au moment de sa formation au-dessus de la mer Méditerranéemer Méditerranée qui dépasse les 30 °C par endroits. Les orages très pluvieux des derniers mois en France ont probablement aussi un lien avec la température de l'eau.

    Trois ouragans formés dans l’Atlantique avec un mois d’avance

    Depuis le début de la saisonsaison cyclonique 2024, le 1er juin, trois ouragans se sont formés : Béryl, Debby et Ernesto. Un tel nombre d'ouragans dans l'Atlantique Nord ne se produit en général pas avant mi-septembre, donc un mois plus tard. Or, la température de l'eau de surface dans la zone principale de développement des ouragans est extrême depuis le printemps. La chaleurchaleur de l'eau est le carburant principal qui fournit l'énergieénergie nécessaire à une tempête tropicaletempête tropicale pour passer au stade d'ouragan.

    Une température ressentie extrêmement élevée au Moyen-Orient

    Les eaux du golfe persique atteignent 30 à 35 °C en surface depuis le mois de juillet. À cette époque, la chaleur du Moyen-Orient, sur terre cette fois-ci, est toujours extrême. Mais en ajoutant l'humidité qui s'évapore de l'eau du golfe persique, les températures ressentiestempératures ressenties atteignent des sommets : plus de 62 °C de ressenti à Dubaï le 17 juillet dernier. Ce jour-là, la température de l'airair relevée en station était de 41 °C, mais le taux d'humidité dépassait 70 %.  

    Un automne à haut risque

    Que peut-on craindre ensuite ? L'automneautomne est la saison des pluies par excellence et avec une telle température de l'eau, dans les mers et océans, la météométéo va forcément être encore plus affectée. Dans l'Atlantique, le pic d'activité de la saison des ouragans se produit généralement entre mi-septembre et fin septembre. Le nombre de phénomènes est toujours prévu comme record. Dans la Méditerranée, l'automne est la période des épisodes cévenolsépisodes cévenols, qui inondent souvent les départements français du Sud-Est. L'intensité pluvieuse de ces orages sera probablement très élevée, même si d'autres facteurs météo entrent en jeu.