Pologne, Autriche, République tchèque, Hongrie et Roumanie ont subi des inondations monstrueuses, ainsi qu’un véritable blizzard en montagne. La dépression Boris a semé un chaos exceptionnel en Europe centrale.


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    C'est une catastrophe historique qu’est en train de vivre l’Europe centrale : la dépression Boris a généré des précipitations diluviennes en Autriche, Pologne et République tchèque depuis vendredi. Dans ces pays, des cumuls de pluie de 200 à 400 millimètres ont été relevés en l'espace de trois jours, soit l'équivalent de 2 à 3 mois de pluie.

    La situation avait été parfaitement prévue par les météorologuesmétéorologues 4 à 5 jours avant, les villes ont eu le temps de se préparer au risque d'inondations. Une dizaine de personnes ont tout de même perdu la vie, des évacuations ont eu lieu, mais avec de telles quantités d'eau, les inondations et crues de rivières étaient inévitables. Toutes les rivières et fleuves de la zone sont en crue, dont le Danube. Certains cours d'eau sont rapidement passés de moins d'un mètre, à 9 ou 10 mètres en quelques heures.

    Beaucoup de ces cours d’eau et rivières n'avaient pas subi de telles crues depuis environ 30 ans, et depuis au moins 100 ans pour d'autres !

    Une combinaison de facteurs aggravants sur une zone à risque

    Comment expliquer une telle violence sur une superficie aussi grande (800 kilomètres de distance) ? La dépression s'est tout d'abord formée au milieu d'un conflit extrême de masses d'air : de l'air bouillant et humide dans le sud de l'Europe, et de l'air froid, localement record, au niveau de l'Arctique. Une goutte froide (dépression contenant beaucoup d'air froid) s'est alors formée de manière très étendue. Elle s'est retrouvée bloquée au milieu de deux anticyclones sans pouvoir bouger pendant 4 à 5 jours (de vendredi à mardi) et s'est alimentée de l'humidité de la mer Méditerranéemer Méditerranée et de la mer Noiremer Noire. Ces mers sont tellement chaudes que les eaux de surface s'évaporent et l'humidité nourrit la dépression.

    Ce type de dépression se forme régulièrement en Europe et est souvent responsable d'intempéries « classiques ». Mais, dans ce cas, la chaleurchaleur de l'eau a largement augmenté la quantité d'eau précipitable, c'est ce qui a conduit à une catastrophe de si grande ampleur. Les conséquences des pluies ont aussi nettement été aggravées par la topographie de toute cette zone en Europe centrale : les pluies sont tombées de manière très intense et continue sur les reliefs, avant de ruisseler vers les vallées et champs cultivés.

    Les rivières ont alors subitement gonflé, et dans les vallées, les rues des villes, imperméables, ont permis aux eaux de se transformer en véritables torrentstorrents.

     

    Les intempéries vont prendre fin mardi

    À haute altitude, les montagnes ont été balayées par un véritable blizzard, en particulier dans les Alpes autrichiennes où 2 mètres de neige ont été relevés localement ce dimanche soir, et le cumul pourrait atteindre 3 mètres d'ici mardi.

    La position de la dépression a déjà permis à certaines rivières de commencer leur décrue, notamment en Pologne. Mais les pluies vont continuer de tomber jusqu'à mardi matin, avant une nette accalmie dans l'après-midi.