C'est un scénario catastrophe qui s'est déroulé dans les airs ce mardi dans un vol reliant Londres à Singapour. L'appareil a connu de fortes turbulences à la fin de son trajet, faisant 1 mort et plus de 70 blessés. Selon les premiers éléments, il s'agirait d'un type de turbulences très difficile à prévoir, et dont la fréquence a tendance à augmenter avec le réchauffement climatique.
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Le vol SQ321 a fait vivre un véritable cauchemar à ses passagers, que l'on peut voir secouer comme des marionnettes sur les vidéos qui ont été prises par ceux-ci. Pour éviter d'être pris dans les violents courants pendant trop longtemps, l'avion, qui volait à une altitude de 11 300 mètres, a soudainement piqué du neznez pour descendre à 9 400 mètres, soit une chute de 1 900 mètres en quelques secondes.
Selon un communiqué de l'Association of Flights Attendants, il s'agirait, selon les premiers éléments, de « turbulencesturbulences en ciel clair » (ou TAC, « turbulences atmosphérique claire »).
Ce type de turbulences n'est pas causé par un orage, ni même par des courants rebondissant au-dessus d'une chaîne de montagnes, mais par un cisaillement plus important des vents (des changements de vitessevitesse et de direction).
Un cisaillement des vents plus important avec la hausse des températures
Or, ce cisaillement de vents a tendance à être plus important lorsque les températures sont plus élevées. Les turbulences rencontrées en avion sont devenues de plus en plus fréquentes, et de plus en plus sévères, en l'espace de 40 ans à cause du réchauffement climatique. La hausse globale des température déclenche en effet plus d'instabilité dans la haute atmosphèreatmosphère et cette tendance va continuer à s'aggraver. Une étude publiée dans Geophysical Research Letters en juin 2023 explique que le nombre de turbulences enregistrées dans l'atmosphère n'a fait que progresser en l'espace de 40 ans, de 1979 à 2020. L'augmentation se produit sur l'ensemble de la Planète, mais certaines régions du monde sont davantage concernées que d'autres. La zone où se sont produites les turbulences qui ont secoué le vol SQ321 ne fait pas partie des plus concernées par l'augmentation.
C'est en fait l'Atlantique nord, entre l'Amérique du nord et l'Europe, qui subit la plus grande augmentation de turbulences dans les airs constatée depuis 1979, en raison de l'impact du réchauffement climatique sur le courant jet.