La vague de chaleur qui s'est mise en place sur l'Alberta depuis une semaine a eu les conséquences que tous les habitants redoutaient : le début explosif de la saison des incendies dans le nord-ouest du Canada. Pour autant, le réchauffement climatique n'est pas le seul responsable de cette situation déjà record, alors même que l'été n'a pas encore débuté.
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Ce lundi matin, plus de 100 feux étaient encore actifs, dont une vingtaine hors de contrôle : 390 000 hectares ont été brûlés en Alberta, un chiffre qui dépasse déjà le nombre moyen d'hectares touchés par année. Près de 30 000 personnes ont été évacuées et environ 1 000 pompiers luttent actuellement contre les flammes.
La persistance d'un temps chaud, sec et venteux en fin de semaine dernière, a permis au nuage de fumée de s'étirer sur 1 500 kilomètres jusqu'en Arctique, et même de rejoindre le nord-est des États-Unis ce dimanche. Les pluies orageuses ont été les bienvenues lors du week-end mais celles-ci ont été insuffisantes et ont finalement eu peu d'effet.
Un nouveau pic de chaleurchaleur est prévu entre le 12 et le 15 mai, faisant craindre le déclenchement de nouveaux foyers d'incendies.
Une saison très touristique
Le dôme de chaleur installé sur l'Alberta, la Colombie Britannique et l'arctique canadien a donné lieu à des températures dépassant les 30 °C (soit 15 à 20 °C au-dessus des normales), mais les conditions météométéo ne sont pas les seules responsables de la situation, comme l'explique Mike Flannigan, expert en feux de forêts pour le CIRA : « Tous les 3 à 5 ans, nous connaissons ce genre de dôme anticyclonique en mai sur cette zone, et pourtant cela ne mène pas forcément à des feux aussi graves. Il y a deux causes, la météo, puis l'activité humaine. Mai est le mois le plus touristique en Alberta. Au printemps, la plupart des feux canadiens sont généralement déclenchés par les humains, alors qu'en été c'est plutôt la foudre. L'hiver a été très sec et l'activité humaine augmente chaque année ».
Plus l'Alberta devient touristique, plus le risque de feufeu augmente si les conditions météo sont chaudes et sèches.
Un dôme de chaleur s'installe sur le Canada
Article de Karine DurandKarine Durand, publié le 6 mai 2023
Le Canada entre dans une période de hausse de températures record pour environ 10 jours. Un dôme de chaleur a déjà provoqué des températures dépassant les 30 °C sur les territoires situés aux portesportes de l'Arctique.
Depuis mercredi, les valeurs sont 15 à 20 °C supérieures aux moyennes de saisonsaison sur certaines provinces comme l'Alberta, la Colombie Britannique, ainsi que les Territoires du nord-ouest. Dans cette zone, la ville d'Hay River, connue comme étant « la porte vers l'Arctique », vient de battre un record datant de 1898 : 31 °C le 3 mai dernier, alors que la normale se situe à environ 12 °C au mois de mai. À Edmonton en Alberta, une température record de 30 °C a également été relevée. Les services météo ont émis des alertes pour une chaleur dangereuse et les habitants craignent que celle-ci marque le début d'une saison des incendies très active.
Une situation qui fait craindre une canicule historique comme en 2021
En raison du courant jet qui circule très au nord, la chaleur a la possibilité de remonter jusqu'au nord-ouest du continent américain :
Il s'agit d'un dôme de chaleur précoce, avec un puissant anticycloneanticyclone, comme celui de l'été catastrophique de 2021 marqué par des feux de forêts records. Mais ce dôme se met cette fois-ci en place bien plus tôt dans la saison.
Un nouveau pic de chaleur est atteint entre ce vendredi et ce samedi, avant une légère baisse pour les jours suivants. Les températures resteront tout de même anormalement élevées sur les provinces situées les plus au nord, jusqu'au 14 mai au moins.