L’Espagne a vécu sa pire catastrophe météo de l’histoire moderne le 29 octobre dernier. Comme lors de chaque grande catastrophe naturelle, le réchauffement climatique est immédiatement pointé du doigt. Mais seule une analyse scientifique de l’événement peut permettre de conclure à un lien avec le réchauffement.


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    Le nombre de victimes a été exceptionnel en l'espace d'une seule journée : plus de 200 morts et le bilan n'est pas définitif. En 24 heures, les cumuls de pluie ont atteint l'équivalent d'un an de pluie dans la région de ValenceValence. Les erreurs d’aménagement des villes ont sans aucun doute largement aggravé les conséquences des pluies diluviennes, mais le phénomène météométéo était de toute manière extrêmement violent.

    L’organisme scientifique Climameter a étudié les caractéristiques des dépressions similaires survenues dans la même région dans le passé (1979-2001) et les a comparées à celles de notre époque (2001-2023) : les chercheurs en ont conclu que les gouttes froides de ce type (connues sous le nom de Dana) ont de nos jours 15 % de précipitations en plus comparé à celles du passé (soit +7 mm par jour et, localement, +13 mm sur la région de Valence).

    Cette augmentation des précipitations est probablement liée à la hausse des températures : +3 à +4 °C en plus au-dessus du bassin méditerranéen comparé à la période précédente.

       

    Un phénomène trop exceptionnel pour en tirer des conclusions certaines

    L'oscillation Atlantique multidécennale, une phase naturelle marquée par des variations de la température de l'eau, a aussi pu jouer un rôle. Climameter précise tout de même que l'indice de confiance de ses conclusions est plutôt « faible » car la violence de la dépression est inédite et difficilement comparable à celles du passé.