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Il y a environ 50.000 ans, la météorite de Canyon Diablo a percuté la Terre formant ce cratère de 1.400 mètres de diamètre et 190 mètres de profondeur.
La réunion qui vient de se tenir a été organisée par la Fondation un Monde en sécurité en coordination avec l'Association des explorateurs de l'espace et le Centre régional d'enseignement spatial de la science et de la technologie pour l'Amérique latine et les Caraïbes (Crectealc) sous l'égide du ministère mexicain des Affaires étrangères. Elle a rassemblé de nombreux experts dont des scientifiques, des astronautesastronautes, des représentants de l'Onu ainsi que des spécialistes en gestion de catastrophe et également des psychologues et des communicants.
Elle a consisté à réfléchir sur les moyens à mettre en œuvre pour doter la planète d'un réseau mondial de surveillance du ciel et voir si nous disposions des outils techniques et politiques nécessaires si une menace de cette nature venait à se préciser. Il est recommandé de compléter les catalogues existants recensant tous les objets potentiellement dangereux dans le cadre de sondages s'étalant dans le temps, dans plusieurs longueurs d'ondelongueurs d'onde et d'autre part d'approfondir de façon significative leurs connaissances sur la structure et la composition des astéroïdesastéroïdes. De rassembler un maximum d'information sur ces objets comme la taille, la massemasse et leurs paramètres orbitaux. Les scientifiques devront également déterminer pour chaque astéroïde s'il s'agit seulement d'un gros bloc ou d'un empilement de couches rocheuses et quelles sont les forces qui les relient entre elles de façon à anticiper le comportement de l'objet en question si l'on est contraint de le fragmenter ou de les dévier.
Dévier un astéroïde : possible sur la papier
Les participants ont également planché sur les conséquences sanitaires, politiques et techniques de l'annonce de la chute d'un astéroïde sur la Terre. Ils ont pris comme scénario de référence deux cas extrêmes. L'un s'appuyant sur l'évacuation de la zone d'impact estimée et l'autre sur la nécessité de dévier la trajectoire d'un astéroïde fonçant sur la Terre. Dans les deux cas, des propositions ont été faites qui seront très utiles pour le Copuos qui réfléchit et rédige des procédures internationales dans le cadre du projet de traité international sur ces questions qui sera soumis à l'Onu. Il s'agit d'une étape importante qui vise à fédérer et coordonner le travail de détection des pays qui, chacun dans leur coin, réalisent des efforts pour détecter des objets qui se dirigent vers la Terre.
Pour les spécialistes, il est d'ores et déjà techniquement possible d'intervenir sur la trajectoire d'un astéroïde afin qu'il ne percute pas la Terre mais cela n'a jamais été démontré. Lorsqu'une menace de ce type se matérialisera, on essayera au mieux de dévier l'objet de sa trajectoire ou, au pire, de le fragmenter en plusieurs morceaux avec autant de chances que ces morceaux se détruisent lors de leur entrée dans l'atmosphère terrestre ou dévient de leur trajectoire de collision ou encore que certains d'entre eux, de tailles plus ou moins importantes, s'écrasent finalement sur la Terre. Il est important de mentionner qu'un astéroïde menaçant ne peut être volatilisé ainsi que pourraient le laisser croire certains films de science-fiction...
La plupart des agences spatiales des grands pays réfléchissent à ces questions. La NasaNasa et l'Esa planchent sur des scénarios de missions visant à développer des technologies susceptibles de dévier la trajectoire d'un astéroïde, voire de fragmentation. Il est ainsi envisagé de positionner un satellite près d'un astéroïde afin de modifier sur le long terme sa trajectoire en utilisant la force gravitationnelleforce gravitationnelle voire en le percutant comme suggère de le faire la mission Don Quichotte de l'Esa, qui vise à dévier de sa trajectoire un astéroïde. Cette expérimentation serait la première étape pour, à terme, doter l'Europe de technologies utilisables pour de véritables missions de déviation.