Avec l’année 2023, marquée par la sécheresse et des températures records, nous pensions déjà avoir tout vu. Mais la météo de 2024 a surpris tout le monde : les météorologues, les climatologues ainsi que l’ensemble des citoyens français.
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L'année 2024 a en effet été radicalement différente des précédentes. Incroyablement pluvieuse, désespérément grise et toujours trop chaude par rapport aux normales !
La pluie a marqué les esprits et l’histoire de la météo
S'il y a bien un phénomène météométéo qui a marqué cette année 2024, c'est la pluie. Certaines régions n'ont pas connu de répit de l'année entière avec des précipitations quotidiennes et beaucoup de villes ont subi des inondations. « Avec plus de 1 000 mm en moyenne sur le pays, l'année 2024 a été excédentaire d'environ 15 %, et se classe parmi les 10 années les plus pluvieuses depuis 1959 », précise le bilan de Météo France.
Certaines villes ont battu leur record absolu de pluie en un an : c'est le cas de Paris et Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). La pluviométrie a été importante sur toutes les régions, à l'exception de la Corse. C'est en mars et en septembre que les cumuls de pluie ont été les plus exceptionnels.
L’enneigement a été très contrasté : abondant à haute altitude dans les Alpes et très déficitaire à basse altitude dans les Alpes et les Pyrénées : un constat typique des effets du réchauffement climatique.
Les sols n’ont pas été aussi humides depuis les années 1990
Après deux années de sécheresse extrême et de restrictions d'eau (2022 en particulier, et dans une moindre mesure 2023), c'est l'inverse qui s'est produit en 2024 : les sols sont saturés d'eau et ne peuvent plus absorber aucune précipitation. « En 2024, les sols sont restés plus humides que les normales pendant huit mois, du jamais vu depuis plus de trente ans. Les sols se sont maintenus, du mois de mars au mois d'octobre (huit mois), à des niveaux largement plus humides que la normale, notamment sur un large axe allant de la Nouvelle-Aquitaine au Grand-Est », explique Météo France.
L’année la moins ensoleillée depuis 30 ans
Avec un tel défilé de perturbations pluvieuses, difficile de voir le soleilsoleil. Et ce n'est pas qu'une impression, 2024 est vraiment l'année la plus grise depuis 30 ans ! L'ensoleillement a été déficitaire quasiment tous les mois au cours de l'année 2024, surtout sur la moitié nord, à l'exception de janvier et août. « En moyenne sur l'année, l'ensoleillement, avec un déficit important d'environ 10 %, est proche de l'ensoleillement historiquement bas des années 1987 ou 1992, 1993, 1994. 2024 est en moyenne l'année la moins ensoleillée que la France a connue depuis près de 30 ans » annonce Météo France.
L’une des années les plus chaudes enregistrées
« Avec une température moyenne provisoire d'environ 14,0 °C et une anomalieanomalie de +1,0 °C par rapport à la normale 1991-2020, l'année 2024 se situe parmi les cinq années les plus chaudes depuis le début des mesures en 1900 », note Météo France dans son bilan. Malgré le ressenti très maussade, en 2024, les jours plus chauds que la normale ont été deux fois plus nombreux que les jours plus froids. En Bretagne et dans les Pays de la Loire, la chaleurchaleur n'a pas souvent été au rendez-vous, contrairement au reste du pays. C'est le mois de février qui s'est le plus démarqué à l'échelle nationale : il s'agit du deuxième mois de février le plus chaud depuis le début des mesures, derrière février 1990. L'été a ensuite été marqué par deux vagues de chaleur, la première sur l'ensemble du pays et la deuxième uniquement sur le sud-est.
Au niveau mondial, il est certain que 2024 sera la nouvelle année la plus chaude enregistrée, devant le record de 2023.
Des raisons multiples et pas tout à fait identifiées
Qu'est-ce qui a influencé la météo en France en 2024 ? Deux phénomènes influencent fortement la météo en Europe : l'oscillation atlantique multidécennale et l'oscillation décennale du Pacifique, des variations naturelles localisées de la température de l'eau, qui influencent ensuite le temps au-dessus de l'Atlantique et en France. Le réchauffement climatique lié aux émissionsémissions de gaz à effet de serre a également joué un rôle sur le niveau des températures, tout comme sur l'abondance des pluies. Le phénomène El NiñoEl Niño fait peut-être aussi partie des facteurs qui ont influencé la météo humide et perturbée que nous avons connu cette année. Cependant, l'influence d'El Niño en Europe n'a jamais été prouvée de manière certaine.