Le 25 juillet, le vraquier japonais Wakashio s'est échoué près de l'île Maurice, libérant des tonnes de fioul dans l'océan Indien. Le navire s'est brisé en deux le 15 août.


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    Le moment tant redouté est malheureusement arrivé. Le vraquier japonais Wakashio, échoué en juillet dernier sur un récif de la pointe d'Esny, s'est brisé en deux. Dans sa coque, un seul des trois réservoirs contenant le pétrolepétrole avait été percé, déversant entre 800 et 1.000 tonnes de fioulfioul dans les espaces protégés, réserves marines et mangroves de l'île. Les équipes d'intervention ont alors tout fait en leur pouvoir pour siphonner les deux réservoirs restants avant que la situation n'empire. Puis, samedi 15 août vers 16 h 30, le Comité national de crise de l'île Maurice a constaté « un détachement majeur de la section avant du navire ».

    Prochaines étapes

    L'équipe de secours se donne désormais pour objectif de transporter la partie avant du navire au large pour l'y laisser couler, afin d'éviter de plus amples dommages le long de la côte. Le reste du bateau, demeuré dans le récif, contient les moteurs du bateau et encore 30 mètres cube de pétrole qui seront difficile à extraire en raison de la dégradation rapide des conditions météométéo, avec des vagues de 4,5 mètres attendues sur la côte. En parallèle d'un gouvernement critiqué pour la lenteur de son intervention, des milliers de Mauriciens et de touristes volontaires se sont réunis pour aider à lutter contre la maréemarée.


    Marée noire : le bateau échoué au large de l'île Maurice menace de se briser

    Article de Futura avec l'AFP-Relaxnews, publié le 10 août 2020

    Avec ses 4.000 tonnes de pétrole à bord, le bateau qui a heurté le 25 juillet dernier un récif sur la côte sud-est de l'île Maurice menace de se briser. Une catastrophe environnementale pour la faune et la flore qui peuplent les eaux cristallines de l'océan Indien et des dommages conséquents redoutés par les Mauriciens qui en dépendent.

    Le bateau échoué dans les eaux cristallines de l'île Maurice avec 4.000 tonnes de pétrole à bord menaçait dimanche de se briser, faisant craindre une catastrophe écologique encore plus grave dans cet espace maritime protégé. Dimanche soir, la petite nation de l'océan Indien se préparait au pire. Les équipes d'intervention sont provisoirement parvenues à bloquer la fuite d'hydrocarbureshydrocarbures qui se déversaient depuis plusieurs jours de la cale du bateau.

    Carte de l'île Maurice et localisation de Pointe d'Esny, site où le vraquier Wakashio, battant pavillon panaméen, s'est échoué le 25 juillet 2020. © AFP
    Carte de l'île Maurice et localisation de Pointe d'Esny, site où le vraquier Wakashio, battant pavillon panaméen, s'est échoué le 25 juillet 2020. © AFP

    La menace grandissante d'une énorme catastrophe écologique

    Mais le risque que le vraquier se brise tout simplement en deux était grandissant. « Les fissures se sont creusées. La situation est encore pire », a déclaré à la presse le Premier ministre mauricien Pravind Jugnauth.

    Le Wakashio, appartenant à une entreprise japonaise mais battant pavillon panaméen, transportait 3.800 tonnes d'huile lourde et 200 tonnes de diesel lorsqu'il a heurté le 25 juillet un récif à Pointe d'Esny. Situé sur la côte sud-est de l'île, ce récif est un joyau écologique connu pour ses sites de conservation classés internationalement, ses eaux turquoise et ses zones humides protégées. Jeudi, les autorités mauriciennes ont annoncé que des hydrocarbures s'écoulaient de la coque fissurée du vraquier. Plus de 1.000 des 4.000 tonnes de carburant transportées par le Wakashio se sont déjà déversées en mer, a indiqué Akihiko Ono, le vice-président de la Mitsui OSK Lines, la société qui exploitait le navire.

    Dimanche, des milliers de personnes ont afflué sur les rives pour tenter de limiter tant bien que mal la marée noire qui menace l'île. « Les gens ont compris qu'il fallait qu'ils prennent les choses en main pour protéger la faune et la flore », a déclaré à l'AFP Ashok Subron, un militant écologiste arrivé de la cité voisine de Mahébourg.

    Les volontaires se sont efforcés de tresser des barrages flottants en chanvre et en tissu afin de circonscrire la nappe de carburant. D'autres, munis de masques et gants en caoutchouccaoutchouc, tentaient de ramasser dans des seaux les produits échappés du navire. Jusqu'à présent, les eaux agitées ont mis en difficulté les opérations pour limiter les fuites d'hydrocarbures. Selon des images satellites, la nappe a déjà commencé à dériver vers la côte, attisée par des vents et des courants forts.

    Si le navire se casse en deux, la situation sera incontrôlable

    « Je pense qu'il est déjà trop tard. Si le navire se casse en deux, la situation sera incontrôlable », a déclaré à l'AFP Vassen Kauppaymuthoo, un océanographe et ingénieur environnemental. L'île Maurice possède les plus beaux récifs coralliens du monde et constitue un sanctuaire pour une faune rare et endémiqueendémique. Ses 1,3 million d'habitants dépendent de ses eaux pour la nourriture et l'économie. « La pêchepêche est notre seule activité. Nous ne savons pas comment nous pourrons nourrir nos familles », a confié un pêcheur interrogé par l'AFP.

    Vue du ciel de la marée noire sur les côtes de l'île Maurice, menacées par la nappe de carburant qui s'écoule du vraquier Wakashio, le 8 août 2020. © AFP
    Vue du ciel de la marée noire sur les côtes de l'île Maurice, menacées par la nappe de carburant qui s'écoule du vraquier Wakashio, le 8 août 2020. © AFP

    Un état d'urgence environnemental déclaré

    Le Premier ministre Pravind Jugnauth, qui a déclaré un « état d'urgence environnemental », a convoqué dimanche une réunion de crise des autorités concernées et remercié la France pour son aide.

    Samedi, un navire de la marine française et un avion avec des experts à bord sont partis pour Maurice depuis la Réunion. Le Japon a annoncé de son côté l'envoi d'une équipe de six experts pour travailler aux côtés des secours français et locaux. La police mauricienne avait prévu d'aborder dimanche le Wakashio, afin de saisir les rapports de navigation et les enregistrements des communications. Les 20 membres de l'équipage du vraquier avaient pu être évacués sains et saufs après son accidentaccident fin juillet.