Une équipe vient de déterminer l’intégralité du génome mitochondrial d’un spécimen de bison des steppes, à partir d’un fragment osseux datant de 19.000 ans trouvé dans la grotte des Trois-Frères, dans l’Ariège. Le cousinage avec l'espèce actuelle en sort renforcé.

Au temps de la Préhistoire, le bison des steppes (Bison priscus) était un bovidé très répandu, dont l'aire de distribution s'étendait de l'Angleterre à l'Amérique et du nord, de la Russie à l'Espagne et la France. Il a fortement impressionné les premiers Hommes modernes d’Europe qui l'ont souvent représenté dans des grottes ornées comme celles, en France, de Chauvet-Pont d'Arc ou des Trois-Frères, ou encore celle d'Altamira, en Espagne.

Malgré l'abondance des restes osseux et l'importance symbolique de cet animal, seule une faible partie (5 %) de son génome mitochondrial était jusqu'à présent connue. Toutefois, des chercheurs ont récemment pu déterminer l'intégralité du génome mitochondrial d'un spécimen, à partir d'un fragment osseux datant de 19.000 ans et retrouvé dans la grotte des Trois-Frères, dans l'Ariège.

Bison peint et gravé de la grotte magdalénienne des Trois-Frères © Robert Bégouën

Bison peint et gravé de la grotte magdalénienne des Trois-Frères © Robert Bégouën

Peu de différences avec le bison d’Amérique du Nord

L'échantillon a été sélectionné en collaboration avec l'association Louis Bégouën et la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) Midi-Pyrénées. L'analyse phylogénétique de ce génome permet de le positionner dans l'arbre évolutif des bovidés, et montre en particulier sa proximité génétique avec l'actuel bison d’Amérique du Nord (Bison bison).

Les génomes mitochondriaux du bison des steppes et de l'actuel bison d'Amérique du Nord ne diffèrent en effet que par une centaine de nucléotides sur un total de 16.300. Cette étude publiée dans la revue Plos One le 17 juin 2015, fournit une séquence de référence à laquelle pourront être comparées celles d'autres espèces éteintes de bison de l'ère glaciaire. La même équipe du CEA, intégrée au laboratoire écoanthropologie et ethnobiologie (CNRS, MNHN), localisée au Musée de l'Homme, avait précédemment déterminé le génome mitochondrial complet de l'ours des cavernes (Ursus spelaeus) à partir d'un os de 32.000 ans prélevé dans la grotte Chauvet, en Ardèche.