En Europe comme aux États-Unis et au Canada maintenant, des frelons asiatiques menacent les abeilles indigènes. Les scientifiques cherchent des solutions pour mettre fin à l’invasion. Et une équipe propose aujourd’hui de piéger les frelons asiatiques géants grâce à leur appétit sexuel !
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Depuis presque vingt ans maintenant, nos abeilles vivent sous la menace de celui que l'on surnomme le frelon asiatique. Vespa velutina. Les États-Unis, eux, luttent depuis quelques mois avec l'un de ses cousins, le frelon géant. La plus grande espèce de frelon au monde. Vespa mandarinia. Lui aussi originaire d'Asie. Capable de détruire des colonies entières d'abeilles en un rien de temps.
« Ce sont des insectes sociaux incroyables », souligne James Nieh, chercheur à l’université de Californie à San Diego, dans un communiqué. « Mais leur place n'est pas en Amérique du Nord. C'est pourquoi nous cherchons à les éliminer. » Et avec ses collègues, il propose aujourd'hui une méthode étonnante, qui compte sur l'appétit sexuel de la petite bête.
Suivre l’invasion de frelons asiatiques
Les chercheurs viennent en effet d'identifier - et de mettre librement à disposition de l'ensemble de la communauté - les trois principaux composants de la phéromone sexuelle de la reine des frelons asiatiques géants. Ils avaient déjà fait le même travail sur nos Vespa velutina. Et l'acideacide hexanoïque (C6H12O2), l'acide octanoïque (C₈H₁₆O₂) et l'acide décanoïque (C10H20O2) s'avèrent être des composés qui peuvent être facilement et immédiatement déployés sur le terrain. C'est d'ailleurs ainsi que les expérimentations ont permis de capturer des milliers de mâles attirés par l'odeur de ces composés.
En réduisant le nombre de mâles disponibles pour la reproduction, les chercheurs espèrent réussir à réduire la population de frelons asiatiques géants. Mais en multipliant ce type d'appâts, ils comptent aussi comprendre dans quelles régions et à quelle vitessevitesse l'invasion se produit. Pour l'heure, ils ont été signalés dans l'État de Washington (Seattle) et juste au nord, en Colombie-Britannique (Vancouver, Canada). Mais des simulations prévoient qu'ils arriveront bientôt dans l'Oregon (Portland) et peut-être aussi, dans l'est des États-Unis. Menaçant ainsi de plus en plus d'abeilles indigènesindigènes.
Des frelons géants, tueurs d'abeilles, aperçus aux États-Unis
Le frelon géant, Vespa mandarinia, porteporte bien son nom. Cette espèce est la plus grosse de tous les insectes sociaux. Originaire d'Asie, elle a fait le tour du monde jusqu'aux États-Unis, où les autorités craignent qu'elle ne s'établisse et décime les colonies d'abeilles.
Article de Julie KernJulie Kern paru le 06/05/2020
Vespa mandarinia, surnommé le frelon géant, est la plus grosse espèce de frelon du monde et aussi le plus gros insecte social. Les reines peuvent mesurer plus de 5 centimètres de long pour 7,5 centimètres d'envergure.
Cette espèce, qui est originaire d'Asie, a fait le tour du monde pour atteindre l'État de Washington en décembre dernier. Un nid de Vespa mandarinia a été retrouvé près de la frontière canadienne. C'était la première fois que l'espèce invasiveespèce invasive a été vue aux États-Unis.
Depuis, le Département de l’agriculture de l’État de Washington a mis en place des pièges pour éradiquer le frelon géant avant l'été. Car cette espèce est connue pour s'attaquer aux abeilles mais aussi à l'Homme.
Le frelon géant, un insecte meurtrier
Chaque année, en Chine ou au Japon, plusieurs dizaines de personnes décèdent des suites d'une piqûre par un frelon géant. Son dard injecte un venin puissant potentiellement mortel pour les personnes allergiques ou lors de piqûres répétées par plusieurs insectes.
Mais les plus menacées sont les abeilles. Un frelon géant peut facilement tuer plus d'une centaine d'abeilles ou décimer une colonie entière lors d'une attaque groupée. Plus petites, les abeilles contre-attaquent en recouvrant les frelons pour augmenter leur température corporelletempérature corporelle et les tuer (d'autres espèces d'abeilles les étouffent). Une technique, appelée heat-balling, en anglais, de la dernière chance qui n'est pas toujours efficace contre l'agressivité des frelons.