Les inondations peuvent coûter cher à la vie sur terre. Mais aussi à la vie en mer, préviennent des chercheurs. Car un jour ou l’autre, les eaux de crue finissent dans les océans.
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Victimes d’une inondation, nous n'attendons qu'une chose : que l'eau se retire. Qu'elle reparte vers la rivière, le fleuve... la mer. Sans jamais imaginer que cela peut poser problème. C'est ce que des chercheurs du Climate Change Research Centre de l'université de Nouvelle-GallesGalles du Sud (Australie) nous apprennent aujourd'hui grâce à des données issues de capteurscapteurs de surveillance, de drones sous-marins ou encore de satellites.
Les eaux de crue sont douces, contrairement à l’eau de mer
Le problème qu'ils soulignent, c'est le fait que l'eau de crue est de l'eau douce. Lorsqu'elle arrive à l'océan, elle a donc pour effet d'abaisser la salinitésalinité le long des côtes. Au cours de l'année 2022, les chercheurs ont enregistré 116 jours de salinité extrêmement basse - comprenez que leur salinité se situait dans les 5 % les plus bas des valeurs jamais mesurées là - au large de Sydney (Australie). C'est dix fois plus que la moyenne !
Le saviez-vous ?
Pour Sydney (Australie), l’année 2022 a été incroyablement humide. La ville a enregistré 2,2 mètres de pluie. C’est deux fois plus que d’habitude.
Alors que le phénomène disparaît classiquement en quelques jours, il a persisté ici pendant des mois. S'étendant jusqu'à 70 kilomètres des côtes et devenant visible depuis l'espace.
Les chercheurs rapportent dans la revue Nature que le phénomène a été tellement marqué en 2022 que pour la première fois, la densité de l'eau de mer a été contrôlée, non pas par la température, mais par la salinité. De quoi bouleverser la structure de la colonne d'eau. La couche d'eau douce de 50 mètres de profondeur ne s'est pas mélangée à la couche plus salée. Elle est restée coincée entre la terre et les eaux chaudes et agitées du courant est australien.
Un risque pour les écosystèmes
Le tout n'est certainement pas sans conséquence sur les écosystèmes marins. Toute cette eau douce a pu pousser des poissons à migrer. Des forêts de varech ont pu être détruites et des herbiers marins recouverts de sédiments, affectant la vie des tortuestortues et des dugongsdugongs. Avec des épisodes de précipitationsprécipitations extrêmes qui sont amenés à se multiplier dans le contexte de réchauffement climatique, les chercheurs espèrent rapidement pouvoir préciser les effets des inondationsinondations sur la vie en mer. Pour planifier au plus vite une réponse adaptée.