Les incendies grecs sont officiellement les plus grands jamais enregistrés en Europe : plus de 800 km2 ont brûlé cet été. Comment expliquer une situation aussi catastrophique en 2023 ?
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La catastrophe a débuté le 17 juillet avant de littéralement prendre une tournure explosive à partir du 20 juillet. En moins d'une semaine, 40 000 hectares sont partis en fumée sur l'île de Rhodes. C'est ensuite Corfou qui a subi le même sort à partir du 23 juillet. Alors que le pays croyait déjà avoir connu ses pires incendies, d'autres incendies se sont déclenchés en Grèce en août, notamment dans le secteur d'Alexandroupolis, le 19 août. C'est justement ce brasier qui arrive en tête du classement des plus grandes surfaces brûlées jamais enregistrées en Europe. Dans son dernier rapport, EFFIS (le système d'information européen des feux de forêt) confirme que le feufeu d'Alexandroupolis a brûlé plus de 800 km2, un record depuis le début des relevés satellites en 2000. Vingt personnes ont péri dans la catastrophe. Au total, ce sont plus de 159 000 hectares qui ont été dévastés sur l'ensemble de la Grèce au cours de l'été.
Comment expliquer cette ampleur ?
Selon le gouvernement, 667 feux ont été causés par l'Homme, principalement par négligence. Pas moins de 163 personnes ont été arrêtées pour ces faits, parmi lesquelles 24 ont été accusées d'avoir délibérément provoqué des départs de feux. Pour conduire à une situation aussi gigantesque que celle des incendies grecs, une seule cause ne suffit pas : c'est la conjonctionconjonction de plusieurs paramètres qui a donné lieu à une telle ampleur. Plus les touristes sont nombreux et plus le risque d'incendies est grand, mais ces incendies ont débuté dans des conditions météo extrêmes : la Grèce était concernée par un dôme de chaleur exceptionnel et durable, avec des températures jusqu'à 46 °C à Gytheio le 23 juillet et 45 °C à Athènes. Rappelons que le Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climatGroupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) prévoit que le risque d'incendies va augmenter de 14 % au sud de l'Europe si la Terre se réchauffe à +2,5 °C, un scénario probable à partir de 2050.
En plus de la chaleurchaleur et de la sécheresse, des vents puissants ont soufflé sur le pays durant plusieurs jours et ont propagé les flammes sur de grandes distances : le 21 juillet, lors d'une journée très ventée, 50 départs de feux ont par exemple eu lieu en quelques heures. Les associations environnementales pointent également du doigt le manque de financement du gouvernement pour les services forestiers, et donc une mauvaise gestion des massifs composés d'espèces très inflammables, comme le pin.