En Australie, l'heure est au bilan plus de six mois après les incendies dévastateurs qui ont ravagé le pays durant le dernier été austral. Les animaux parfois endémiques de l'île-continent, ont payé un lourd tribut. 


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    Fin 2019 début 2020, l'Australie a connu l'une des pires catastrophes écologiques de son histoire alors que des incendies gigantesques faisaient ragerage. Les premiers bilans de janvier faisaient déjà froids dans le dosdos. Les scientifiques estimaient alors que plus d'un milliard d'animaux auraient péri dans les flammes, rien que dans l'État de Nouvelle-GallesGalles du Sud, le plus sinistré. Un bilan qui ne pouvait que s'alourdir selon les scientifiques.

    Leurs craintes se sont révélées exactes. Le WWF australien a commandé un rapport sur la conséquence des incendies monstres à l'échelle du pays. Les premiers résultats viennent d'être partagés par la fondation, le rapport final étant attendu à la fin du mois d'août prochain. Le nombre de victimes serait trois fois plus élevé que les premières estimations.

    Un kookaburra perché sur un arbre mort lors des incendies en Australie. © Adam Stevenson
    Un kookaburra perché sur un arbre mort lors des incendies en Australie. © Adam Stevenson

    Près de 3 milliards d'animaux impactés par les incendies

    Au total, les dix scientifiques qui ont travaillé à l'élaboration de ce rapport ont estimé que 143 millions de mammifères, 2,46 milliards de reptiles, 180 millions d'oiseaux et 51 millions de grenouilles ont été impactés par les incendies. Soit près de 3 milliards d'animaux, le plus souvent endémiquesendémiques du continent australien. Ce chiffre ne reflète pas la mortalité des animaux directement due aux flammes.

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    Australie : un cinquième des forêts ont disparu dans les incendies

    Car, si certains en ont réchappé, ils ont pu mourrir de causes indirectement liées aux incendies comme l'inhalationinhalation de fumée, la perte de leur habitat, la déshydratationdéshydratation, le stressstress. L'équipe de scientifiques a analysé les dégâts des incendies sur une zone de 11,46 millions d'hectares, principalement au sud-ouest de l'Australie mais une zone de 120.000 hectares de forêt tropicale au nord du pays a aussi été incluse dans les calculs.

    « Ces résultats intermédiaires sont choquants. C'est difficile de penser à un autre évènement dans l'histoire du monde qui a tué ou déplacé autant d'animaux. C'est l'un des pires désastres pour la faune et la flore de l'histoire moderne », déplore Dermot O'Gorman, le directeur de la branche australienne du WWF, dans le communique de presse.


    1,25 milliard d’animaux morts en Australie : un triste record !

    Article publié le 9 janvier 2020 par Nathalie MayerNathalie Mayer

    Les chercheurs de l'université de Sydney (Australie) avaient prévenu. Leur première estimation du nombre d'animaux tués par les feux de brousse en Australie était très « prudente » et le bilan risquait d'être « considérablement plus élevé ». De nouveaux chiffres confirment aujourd'hui leurs craintes.

    Plus de 10 millions d'hectares de brousse décimés. Des fumées qui ont parcouru plus de 11.000 kilomètres. Plus de 2.000 maisons réduites en cendres. Au moins 26 personnes décédées. Si l'horreur n'a pas de visage, en Australie, elle se traduit aujourd'hui en chiffres. Et le plus accablant de tous sera peut-être finalement celui du nombre d'animaux morts dans la fournaise.

    Il y a quelques jours, une étude dévoilait que, dans le seul État de Nouvelle-Galles du Sud, près de 500 millions d'animaux avaient péri depuis le début de la saisonsaison des feux de brousse en septembre dernier. Aujourd'hui, de nouvelles estimations font état de pas moins de 1,25 milliard d'animaux disparus. Un chiffre qui s'appuie sur l'idée qu'à chaque fois que 0,65 hectare de forêt part en fumée, ce sont 104 millions d'animaux auxquels il faut dire adieu. Un chiffre qui fait froid dans le dos.

    Des victimes (toujours hors insectesinsectes, grenouilles et chauves-sourischauves-souris) directes des flammes, bien sûr. Mais aussi beaucoup d'autres qui succomberont de leurs blessures ou qui ne pourront pas survivre, par manque de nourriture et d'eau, dans les forêts décimées. Une situation pratiquement jamais vue dans la nature sur une période aussi courte.

    Un drame pour la biodiversité

    Image du site Futura Sciences
    Ces images de la Nasa révèlent l’ampleur de la catastrophe sur l’île Kangourou (Australie). © <em>Nasa Worldview</em>
    Ces images de la Nasa révèlent l’ampleur de la catastrophe sur l’île Kangourou (Australie). © Nasa Worldview

    Parmi les espècesespèces les plus en péril, le cacatoès noir brillant qui vit sur l'île Kangourou dont le tiers -- d'après des images de la NasaNasa -- a été consumé par les incendies. L'espèce était déjà au bord de l'extinction et désormais, ses principales zones d'habitation et de reproduction ont été détruites. Une véritable catastrophe lorsque l'on sait qu'en plus, cette île est le seul lieu de vie d'un petit marsupialmarsupial en voie de disparition.

    Un drame pour la biodiversitébiodiversité australienne. Mais aussi pour la biodiversité globale de notre Planète. Car, du fait de l'isolement insulaire, de nombreuses espèces -- plus discrètes que les koalaskoalas et les kangourouskangourous -- ne se trouvent nulle part ailleurs au monde qu'en Australie. Elles risquent de disparaître à jamais, soulignent aujourd'hui les chercheurs. D'autant qu'après de tels incendies, les forêts et les animaux qui y vivent auront bien du mal à rebondir.

    Le saviez-vous ?

    Aucune étude n’est encore parue à ce sujet, mais le bilan ne sera sans doute pas meilleur en ce qui concerne la flore. Car si beaucoup d’espèces locales sont résistantes au feu, elles souffrent lorsque les incendies sont intenses et étendus comme c’est le cas aujourd’hui en Australie.

    Et au-delà des souffrances des animaux sauvages, il ne faut pas non plus oublier tous les animaux domestiques qui ont, eux aussi, été les proies des flammes : vachesvaches, moutons et même probablement, chienschiens et chats.

    Des tentatives de sauvetage désespérées

    Au cœur de la tragédie heureusement, des hommes et des femmes -- et même des enfants -- tentent de venir en aide en animaux en souffrance. Certains risquent leur vie pour les sauver des flammes ou les recueillent tout simplement en bord de route. D'autres lancent des chiens à la recherche de rescapés dans les cendres des forêts brûlées. D'autres encore donnent aux hôpitaux vétérinairesvétérinaires : 5,5 millions de dollars ont été récoltés rien que pour l'un d'entre eux, spécialisé dans les soins aux koalas.

    Dans les jours qui viennent, les autorités conseillent aux habitants d'installer des abreuvoirs dans leur jardin. Et de garder sur eux des bouteilles d'eau pour soulager les animaux qu'ils croiseraient sur leur chemin. Sur le long terme, il faudra trouver des moyens.


    Incendies en Australie : probablement des milliards d’animaux sont morts

    Les incendies qui font rage en Australie depuis plusieurs semaines auraient déjà décimé quelque 480 millions d'animaux dans un seul État. Le nombre de victimes mammifères, reptiles, amphibiensamphibiens, oiseaux, insectes pour tous le pays devrait se chiffrer à des milliards.

    Article de Futura avec l'AFP-Relaxnews paru le 03/01/2020

    Feu de brousse (bushfires) en Australie. © beau, Adobe Stock
    Feu de brousse (bushfires) en Australie. © beau, Adobe Stock

    Depuis le début en septembre de ces incendies ravageurs, au moins 20 personnes sont décédées et une surface équivalente à deux fois la Belgique est déjà partie en fumée. Ces feux sont également très meurtriers pour la vie sauvage. Selon une récente étude, ils sont à l'origine de la disparition de près d'un demi-milliard d'animaux dans le seul État de Nouvelle-Galles du Sud et des décennies seront nécessaires pour que la vie sauvage se reconstitue.

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    En Australie, les incendies détruisent une forêt datant du Gondwana

    Cette crise a mis l'accent sur le changement climatique responsable, selon les scientifiques, de cette saison des feux plus intense, longue et précoce que jamais. Le gouvernement australien a été pointé du doigt, accusé de ne pas apporter de réponses à cette crise et de ne pas prendre les mesures nécessaires sur le plan environnemental. Les images bouleversantes de koalas assoiffés buvant de l'eau dans des bouteilles tenues par des pompiers ou de kangourous totalement paniqués au milieu des flammes, font le tour du monde.

    Les koalas sont particulièrement touchés parce qu'ils vivent dans les arbres, se nourrissent uniquement de certains types d'eucalyptus et ne peuvent pas s'échapper rapidement des flammes. © Saeed Khan, AFP Archives
    Les koalas sont particulièrement touchés parce qu'ils vivent dans les arbres, se nourrissent uniquement de certains types d'eucalyptus et ne peuvent pas s'échapper rapidement des flammes. © Saeed Khan, AFP Archives

    Une étude de l'université de Sydney estime que rien que dans l'État de Nouvelle-Galles du Sud, le plus touché par ces feux, 480 millions d'animaux ont été tués depuis septembre. Ces calculs de taux de mortalité sont très « prudents », ont souligné vendredi dans un communiqué les auteurs de cette étude, et le bilan pourrait être « considérablement plus élevé ».

    Des milliards de décès d'animaux ?

    Afin de parvenir à ce chiffre, les chercheurs ont recoupé les estimations concernant la densité de population de ces mammifères dans cet État avec la superficie de végétation ravagée par les feux. Ce nombre comprend les mammifères, les oiseaux et les reptiles mais pas les insectes, les chauves-souris et les grenouilles.

    Le nombre d'animaux qui a ainsi disparu « est susceptible d'être beaucoup plus élevé que 480 millions », selon le communiqué. « La vie sauvage en Nouvelle-Galles du Sud est gravement menacée et subit la pressionpression croissante de toute une série de menaces, notamment le défrichement et le changement climatiquechangement climatique ».

    Un kangourou aperçu dans la ville de Nowra, en Nouvelle-Galles du Sud, à proximité d'une zone d'incendie. © Saeed Khan, AFP Archives
    Un kangourou aperçu dans la ville de Nowra, en Nouvelle-Galles du Sud, à proximité d'une zone d'incendie. © Saeed Khan, AFP Archives

    Le professeur Andrew Beattie, de l'université Macquarie près de Sydney, a déclaré à l'AFP que le nombre de décès d'animaux à l'échelle nationale pourrait se chiffrer en milliards « si vous pensez aux mammifères, aux oiseaux, aux reptiles et aux amphibiens et que vous vous comptez les plus gros insectes comme les papillons. Nous pouvons être à peu près sûrs que dans de grandes parties ravagées par ces vastes feux, la plupart des animaux sauvages seront morts, a déclaré ce professeur du département de biologie. La flore et la faune auront disparu, ce qui inclut les animaux qui forment la chaîne alimentairechaîne alimentaire des plus grands, auxquels les gens ne pensent souvent pas », a-t-il expliqué.

    Les populations de koalas ont été particulièrement touchées parce qu'ils vivent dans les arbresarbres, se nourrissent uniquement de certains types d'eucalyptuseucalyptus et ne peuvent pas s'échapper rapidement des flammes.

    Réaction politique lamentablement lente

    Avant même ces feux de forêt, le nombre de koalas en Nouvelle-Galles du Sud et dans le Queensland avait chuté de 42 % entre 1990 et 2010, selon le comité scientifique fédéral des espèces menacées. La situation désespérée de ces marsupiaux a été soulevée devant le Parlement australien.

    « Les feux ont brûlé si fort et si rapidement qu'il y a eu une mortalité importante des animaux dans les arbres, mais c'est la zone toujours en feufeu est tellement vaste maintenant que nous ne trouverons probablement jamais les corps », a lancé aux parlementaires Mark Graham, un écologiste du Conseil de la conservation de la nature.

    De précédentes études ont montré que les incendies ne se propagent pas uniformément et que certaines zones demeurent indemnes même si à côté, d'autres sont totalement dévastées. « C'est dans ces zones restées intactes ou qui ont le moins souffert que la faune a tendance à se retrouver si elle parvient à les atteindre », a expliqué M. Beattie à l'AFP. Faisant preuve d'un peu d'optimisme, il estime que s'il reste suffisamment de zones épargnées par les feux, les forêts devraient se régénérer avec le temps. Pour cela, il faut que les conditions s'améliorent rapidement.

    Interrogé sur un éventuel espoir de repeuplement des animaux dans les zones les plus touchées, le professeur estime que cela dépend de facteurs tels que les précipitationsprécipitations, le climatclimat et l'exploitation forestière. Selon lui, un retour à la normale pourrait prendre jusqu'à 40 ans.

    La réaction, notamment du gouvernement fédéral, a été « lamentablement lente et leur attitude est encore lamentablement désinvolte, a estimé le professeur. Vous avez des responsable politiques fédéraux qui ont très peu de connaissances en matièrematière d'environnement, et donc n'ont pas perçu les catastrophes à venir ».