Après les incendies historiques, sans précédent, de l’été 2023 au Canada, les feux sont de retour au même endroit en 2024. Chaque année, c’est le même scénario, alors faut-il vraiment s’inquiéter de la récurrence de ces incendies ?


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    L'Alberta, la Colombie-Britannique, les Territoires du Nord-Ouest subissent à nouveau des centaines d’incendies, la plupart dans des forêts reculées. Et une fois de plus, c'est toute une partie de l'hémisphère Nord qui respire la fumée qui voyage au gré des courants atmosphériques. La NasaNasa l'admet : les forêts boréalesforêts boréales du nord du Canada sont faites pour brûler.

    Ces forêts sont majoritairement composées d'épicéas noirs, des arbres qui se régénèrent rapidement après les feux, mais dont la survie dépend aussi de ces feux. Les scientifiques estiment en effet qu'un grand feufeu tous les 100 ans en moyenne permet à cette espèce de prospérer encore plus. Les pommes de pins fondent alors juste assez pour déposer leurs graines qui ont ensuite besoin d'un sol carbonisé et acideacide pour pousser. Les espaces brûlés offrent davantage de lumièrelumière, ce qui stimule la croissance de nouvelles pousses.

    Un cycle naturel oui, mais pas tous les ans !

    Mais ce cycle naturel n'est pas censé se reproduire tous les ans, et encore moins, plusieurs fois par an. Or, c'est exactement ce qu'il se passe depuis une dizaine d'années au Canada. Au lieu d'un grand feu tous les 100 ans sur une zone, celle-ci subit un grand feu chaque été, et parfois plusieurs. Une étude, réalisée sur des données collectées entre 1989 et 2014, a justement montré que les forêts d'épicéas noirs parvenaient de moins en moins à se régénérer.

    C'est certain, les forêts canadiennes sont faites pour brûler, mais l'augmentation du nombre de feux de forêt chaque été, en plus de la sécheresse qui affaiblit les arbres, a bouleversé le cycle autrefois bénéfique des incendies naturels.