au sommaire
Le 11 mars 2011 fut une journée noire pour le Japon. Un tremblement de terre d'une magnitudemagnitude de 9 s'est produit en mer à l'est de la région du Honshu, donnant naissance à un tsunami dévastateur. La ville de Miyako aurait été submergée par un murmur d'eau de 37,88 mètres de haut. Le bilan humain est lourd : 15.703 tués, 4.647 disparus et 130.927 sans-abris. Côté matériel, 332.395 immeubles ont été endommagés ou détruits, dont 1.800 à Fukushima suite à la rupture d'un barrage (chiffres de l'USGS).
Cette ville fut particulièrement touchée puisque la vague meurtrière a submergé des installations nucléaires. Une succession d’événements a alors provoqué la libération dans l'atmosphère de particules radioactives. Ce site était pourtant protégé par un mur antivague de 5,7 mètres de haut ! Il se trouve maintenant au centre d'une zone d'exclusion de 40 km de diamètre.
De nombreuses études sont menées depuis un an afin de caractériser le déferlement de la vague, notamment sa hauteur et la profondeur de sa pénétration dans les terres. Plus de 2.000 km de littoral ont déjà été couverts. Seules des estimations étaient disponibles pour le site de Fukushima jusqu'à présent. Ce 6 février, une équipe composée de 7 personnes a pu pénétrer dans la zone d’exclusion durant deux jours afin de compléter les données. Ils ne se sont toutefois pas approchés à moins de 2 km du site nucléaire.
Miyako a sévèrement été touchée lors du tsunami de mars 2011. Elle a été submergée par une vague de presque 38 mètres de haut. © jetalone, Flickr, CC by-2.0
Une vague trois fois plus haute que le mur de protection de Fukushima
L'analyse des débris, des dommages liés à l'eau sur les arbres et sur les villes entourant le site nucléaire confirment les estimations publiées par l'exploitant des centrales, la Tokyo Electric Power Company (Tepco). La vague ayant touché ces installations mesurait bien 14 à 15 mètres de haut. Elle était donc trois fois plus haute que le mur de protection. En moyenne, la zone d'exclusion aurait été submergée par un mur d'eau de 11 mètres de haut. Un site situé au nord des centrales a tout de même été noyé sous 21 mètres d'eau, soit la hauteur d'un bâtiment de 7 étages.
L'équipe était menée par Shinji Sato de l'université de Tokyo. Il était accompagné d'Harry Yeh, un spécialiste des tsunamistsunamis de l'université d'état de l'Oregon à Corvallis (États-Unis), de deux représentants de la préfecture de Fukushima et de deux guides locaux. Des mesures ont été réalisées sur 27 sites répartis au sein des 1.256 km² de la zone d'exclusion.
L'ensemble des données récoltées le long de la côte nord-est du Japon vont être utilisées pour améliorer des modèles informatiques. Ils permettront de mieux comprendre le déferlement des vagues en tenant compte du rôle joué par la géomorphologiegéomorphologie du littoral et des fonds marins. Les résultats pourront également être exploités afin d'améliorer les protections de nombreuses villes et industries situées en bord de mer.