En une seule annonce, les réserves mondiales de diamants viendraient d’être multipliées par 10 ! Après plus de 40 ans de silence, l’existence d’un gigantesque gisement de pierres précieuses a été dévoilée par des géologues russes. Le site se trouverait en Sibérie, au centre du quatrième plus grand cratère d’astéroïde de la planète. Personne ne l'a encore exploité...

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    Les diamants sont utilisés en bijouterie, mais pas seulement. De nombreux procédés industriels ont également recours à ce matériaumatériau d'une très grande dureté, par exemple pour construire des avions ou réaliser des forages. Ces marchés exploitent actuellement des pierres synthétiques, dites industrielles, produites en usine. Une nouvelle découverte pourrait bien changer la donne.

    Voici 35,7 millions d'années, un astéroïdeastéroïde large de 5 à 8 km s'est écrasé sur Terre, plus précisément en Sibérie, à mi-chemin entre les fleuves Léna et Lénisseï. Son impact a créé un cratère d'une centaine de kilomètres de diamètre, le quatrième plus grand connu à ce jour à la surface de la Terre. Après plus de 40 ans de silence, l'Institut de géologie et de minérauxminéraux Sobolev à Novosibirsk vient de confirmer l'existence d'une gigantesque réserve de diamantsdiamants au centre de cet édifice naturel, plus 1.000 milliards de carats (selon des estimations publiées par l'agence de presse russe Itar-Tass). Les réserves mondiales de cette pierre précieuse ont d'un seul coup été multipliées par 10 !

    Le cratère Popigaï, ici vu de l'espace, a été classé par l'Unesco en raison de son histoire géologique. © Nasa, <em>Wikimedia Common</em>, DP

    Le cratère Popigaï, ici vu de l'espace, a été classé par l'Unesco en raison de son histoire géologique. © Nasa, Wikimedia Common, DP

    Deux fois plus durs que les diamants synthétiques

    Leur découverte en 1970, en pleine guerre froide, n'avait pas été dévoilée par l'URSS. Les diamants de Popigaï, du nom du cratère, ne risquent cependant pas de bouleverser le marché de la joaillerie malgré leur couleur bleue, jaune ou grise. En effet, ils ne mesurent que 0,5 à 2 mm de diamètre.

    Ce format pourrait cependant très bien convenir au monde industriel, d'autant plus que ces pierres sont deux fois plus dures que les diamants de synthèse. Une première estimation a été faite. Au rythme actuel de consommation des diamants artificiels, la réserve trouvée en Sibérie pourrait alimenter les marchés durant 3.000 ans.

    Ces micropierres se seraient formées à la suite de la compression, lors de l'impact de l’astéroïde, des couches de graphitegraphite présentes dans le sol et ce dans un rayon d'environ 10 km autour du point de chute. Il n'est actuellement pas possible de dire si ce gisement sera exploité ou non. Les diamants sont emprisonnés dans un sol gelé loin de toute route, voie ferrée ou même d'un accès à la mer. Les côtes de l'Arctique et le village le plus proche, Khantiga, se situent respectivement à plus de 200 et de 400 km. Leur extraction risque donc d'être onéreuse.