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Structure de la post-perovskite MgSiO3. Potentielle phase de la couche D". Crédit : USTL
En astrophysiqueastrophysique, on sait depuis plus de 40 ans que pour comprendre l'infiniment grand il faut se tourner parfois vers l'infiniment petit. Cette règle vaut également en géophysique comme l'illustre une publication récente dans Science à propos de possibles propriétés conductrices d'une couche du manteaumanteau, à l'interface noyau-manteau de la Terre : la couche D".
Les auteurs de cette étude cherchent à expliquer les caractéristiques de l'évolution de la vitesse de rotationvitesse de rotation de la Terre, ainsi que de son axe de rotation, en les reliant aux propriétés physiquesphysiques du manteau. Les causes les plus importantes sont bien connues, il s'agit des influences combinées des forces de maréeforces de marée de la LuneLune et du SoleilSoleil, en relation aussi avec les propriétés élastiques de la Terre.
Mais il existe aussi des effets plus subtils. La fontefonte saisonnière des glaces, les modifications des répartitions des massesmasses lors d'importants séismes et même les modifications de la couverture végétale provoquent, en modifiant le moment d'inertieinertie de la Terre, d'infimes fluctuations de la longueur du jour ou de la position de l'axe de rotation de la planète.
Or, depuis plusieurs années, les géophysiciens s'interrogent sur un autre de ces effets subtils : le fait que le manteau rocheux supportant la croûte terrestre ne tourne pas à la même vitesse que le noyau. Selon certains, si la base du manteau inférieur, plus précisément la fameuse couche D", était conductrice, son couplage avec le champ magnétiquechamp magnétique généré par effet dynamoeffet dynamo dans le noyau pourrait rendre compte des variations décennales de quelques millisecondes de la duréedurée du jour.
L'intérieur de la Terre avec la couche D" (D" Layer). Crédit : Itaka.org
Une hypothèse plausible et des alternatives qui le sont aussi
Aujourd'hui, une équipe dirigée par Kei Hirose du Tokyo Institute of Technology apporte des éléments en faveur de cette hypothèse. Ils ont soumis un minéral découvert en 2004, la post-perovskite, aux conditions de température et de pressionpression régnant dans la couche D" à 2.700 kilomètres sous la surface de la Terre. On soupçonne en effet que ce minéral est un composant important de cette couche. Or, l'équipe a découvert que, sous une pression de plus d'un million d'atmosphères et à une température de 2.700°C, il devient jusqu'à 100 fois plus conducteur que dans les conditions normales de température et de pressionconditions normales de température et de pression à la surface du globe.
Si l'on suppose une couche de 300 km d'épaisseur de post-perovskite, les calculs montrent que les interactions électromagnétiques qui se produisent avec le champ magnétique du noyau expliquent bien les variations décennales de la durée du jour. Cependant, il ne faut pas perdre de vue que nous ne savons toujours pas avec certitude si une telle couche en post-perovskite existe. C'est pourquoi des théories alternatives ont été proposées.
La composition chimique du manteau inférieur pourrait être plus riche en ferfer qu'on ne le pense, augmentant là aussi sa conductivitéconductivité et produisant également un couplage électromagnétique de la rotation manteau-noyau. Il se pourrait aussi qu'un couplage électromagnétique n'existe pas ou ne soit pas suffisamment important mais qu'un couplage d'ordre mécanique se produise entre la surface probablement complexe de l'interface et le mouvementmouvement du fer liquideliquide.