Moins de deux ans après son lancement, le satellite Goce de l’Agence spatiale européenne a fini de mesurer la gravité terrestre. La carte du geoïde terrestre qui en résulte et d’une très grande finesse. Des avancées scientifiques dans de nombreuses disciplines sont d’ores et déjà prévues, tant la précision de cette carte ouvre de nouvelles perspectives pour mieux comprendre certains phénomènes sismologiques et océanographiques.


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Lorsque l'Agence spatiale européenne lance en mars 2009 la forme longiligne du satellite Goce surprend (5 mètres de long pour 1 mètre de diamètre). Inhabituelle pour un satellite d'observation de la Terre, cette forme est une des clés du succès de cette mission. La mesure du champ de gravité terrestre ne peut se faire qu'à faible altitude (250 kilomètres) d'où la nécessité d'un satellite capable de limiter les effets du frottement causés par l'atmosphère résiduelle.

En d'autres termes, Goce est le premier satellite de conception aérodynamique (en forme de flèche) pour limiter ces frottements et stabilisé grâce à un système de propulsion ionique. Résultat : des données cinq fois plus précises que celles récoltées par la précédente mission de gravimétrie Grace (de l'ordre de dix mille milliardièmes).

Goce a été réalisé par un consortium européen. Astrium a fabriqué la plateforme et Thales Alenia Space, en plus de la maîtrise d'œuvre satellite, a fourni le gradiomètre, l'instrument principal de la mission, en étroite collaboration avec l'Onera. La mission se poursuivra jusqu'à fin 2012. © Esa

Goce a été réalisé par un consortium européen. Astrium a fabriqué la plateforme et Thales Alenia Space, en plus de la maîtrise d'œuvre satellite, a fourni le gradiomètre, l'instrument principal de la mission, en étroite collaboration avec l'Onera. La mission se poursuivra jusqu'à fin 2012. © Esa

Sismologie et océanographie

Dévoilées ce jeudi lors d'un congrès scientifique qui se tient à Munich, en Allemagne, les données de Goce ont permis de tracer une nouvelle carte du géoïde terrestre qui montre la surface terrestre proche de sa forme réelle. Cela permet de se représenter l'océan sans courant et sans marée, façonné uniquement par la gravité dont les anomalies apparaissent.

La sismologie et l'océanographie sont les deux disciplines qui tireront le mieux parti des données fournies par Goce. Elles permettront d'affiner la connaissance du géoïde et de déduire de nouveaux modèles de circulation océanique. Autres disciplines utilisatrices, celles liées aux changements climatiques. Les mouvements de masse d'eau dans les océans qui transfèrent des quantités d'énergie colossales, l'évolution des glaces ou encore la connaissance des anomalies internes de la Terre qui peuvent expliquer la présence de matériaux plus denses, voire des réserves de pétrole, sont autant de domaines d'études qui bénéficieront des données de Goce.